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vendredi 29 mars, 2024

Histoire de l’Algérie et les archives de la France

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Au sujet des Archives et de l'histoire

Houari Boumédiène

Je ne crois ni à l’histoire objective, ni à l’histoire en tant que science et encore moins à la fiabilité et à la complétude des archives de la France relative à l'Algérie. Il est difficile d'imaginer une colonisation de peuplement qui a voulu effacer l'identité d'un peuple et sa présence physique sur ses terres ancestrales puisse conserver intact et authentiques les traces de sa mémoire pour la lui redonner et qu'il en fasse sain usage de se réapproprier son passé, sa mémoire, son histoire. C'est tellement impensable dans la logique du colonialisme français et des traces qu'il a laissé dans la destruction de la personnalité algérienne qu'y croire devient soupçonnable de trahison ou de stupidité surtout quand cela est affiché par des intellectuels se réclamant de l'algérianité. Le Quotidien d'Algérie (LQA) est frappé d'une malédiction qui le rend aveugle au point de se dévoiler comme agent de subversion et non comme journal d'opposition.

Voici quelques pistes :

a)      D’abord les archives ne sont jamais complètes et les plus importantes ou les plus compromettantes sont souvent détruites. Interrogez le tribunal de Nuremberg ou les Palestiniens!

b)      Les écrits des journaux de l’époque, autres écrits et témoignages sont sujet à caution, car il suffit de se référer à  notre époque pour se rendre compte combien est faux tout ce qui se dit ou s’écrit sur tel ou tel évènements. Ajoutons le côté fabulateur de l’homme en général et son penchant à confondre désir et réalité, nous voilà dans un véritable labyrinthe où distinguer le vrai du faux relève de la gageure.

c)      La nécessité d’un recul historique basé sur l’idée que plus le temps fait son œuvre sur des faits et évènements du passé plus il est aisé de les analyser et d’en connaitre les tenants et aboutissants, n’est rien d’autre qu’un mythe. Si on ne voit pas clair dans des évènements qui se déroulent sous nos yeux, il serait un impossible de les éclaircir par la suite pour la raison que le temps a déjà fait son œuvre de destruction ou de falsification sur eux.

d)      En fait, il n’y a pas d’histoire sans soubassements idéologiques et sans une volonté de faire valoir une vérité sur une autre dans une perspective de consolider un pouvoir ou de l’acquérir.

e)      De l’histoire en général, c’est la fable qui triomphe et de l’histoire en particulier, c’est une enquête un peu du genre policier mais à une grande échelle d’où on peut tirer des conclusions, des enseignements, en mettant le doigt sur l’essentiel quand cela est possible.

f)      En conclusion ma préférence va pour l’historien de la Grèce antique Thucydide, Ibn Khaldoun et d’autres historiens arabes. Quoique je ne croie pas à l’infaillibilité des hommes quelques que soit leur stature. Nous voyons la réalité à travers des filtres dont certains nous sont imposés par l’environnement immédiat et lointain, d’autres hérités, d’autres liés à nos capacités cognitives, d’autres diverses générées par nos humeurs principalement.

g)      Ma préférence va moins à l’histoire qu’au moment présent. Le moment présent nous renseigne mieux sur l’histoire que l’histoire elle-même pour si peu qu’on sache faire les liens adéquats entre le moment présent et l’histoire.

Au sujet de l’article d’Omar Khayam sur les araignées qui pleurent et qui maudissent paru dans Le Quotidien d'Algérie.

Quelques éclaircissements de principe s’imposent :

De mon point de vue, je considère que tous nos hommes politiques de la période révolutionnaire sont respectables et méritent qu’on défende leurs mémoires quand on sait  le travail de sape réalisé par le colonialisme et ses S.A.S.

Qu’il y ait des différents entre eux, qu’ils aient des visions différentes, qu’ils se soient entretués entre eux pour une raison ou une autre, relève des faits de la vie révolutionnaire et de l’histoire tant qu’on reste ignorant des vraies causes qui les avaient poussé à agir d’une manière ou d’une autre et qu’on n’a pas de preuve formelle de trahison ou d’intelligence avec l’ennemi.  La preuve ce ne sont pas quelques feuilles d’archives éparses et sélectionnées et encore moins une plume journalistique mais un tribunal avec un procès équitable et juste avec les parties en présence : L’accusation, la défense et l’arbitrage  impartial

  • LQA, en s’attaquant à la mémoire de Ben Bella et Boumédiène –  sous un air taquin et distancié sous forme de dialogue entre araignées – fait dans la propagande de Goebbels qui disait "plus c’est gros plus ça passe" quoique le pauvre Goebbels ait été depuis longtemps dépassé par ses disciples qui savent faire ce qu'il ne savait pas faire :  La dérision morbide, la finesse des courbettes et le sentimentalisme des égouts.
  • L'article magistral de Omar Mazri " Algérie : les araignées qui pleurent et qui maudissent" qui fait témoigner Malek Bennabi montre la valeur et la grandeur de l'Algérien authentique qui s'attache à trouver la faute dans un processus car il voit l'Algérie en devenir prospère par ses atouts et il dépasse les fautes d'un homme. En tous les cas s'il est excessif il ne va pas à accuser Ben Bella et Boumédiène de traitres. Il s'est incliné devant la mémoire des martyrs et a montré en présence des acteurs les fautes et les erreurs qui peuvent  porter préjudice à l'Algérie. Les écrits de Malek Benabi dans Révolution africaine témoigne de son encouragement aux efforts déployés par le président Boumédiène pour la révolution agraire, la révolution industrielle, la révolution culturelle,  la défense de la souveraineté nationale et le soutien au mouvement des non alignés précurseurs de l'altermondialisme anti impérialiste et anti capitaliste qui est en train de voir le jour.
  • En réalité, à travers cet article de LQA, c’est davantage  la mémoire de Boumédiène qui est visée que celle de Ben Bella. Boumédiène est comme une arête dans la gorge de la France. Je ne vais pas écrire sa vie mais citer un fil conducteur :  Il était ministre de la défense du GPRA et avait refusé de signer les accords d’Évian, en arrivant au pouvoir, sa priorité étaient de rendre caduques ces accords, et c’est ce qu’il avait fait avec bien d’autres choses. Seul point sur lequel il avait fait concession, c’était sur l’usine ou la caserne d’expérimentation des armes chimiques de la région de Béchar. Étrangement tous les gradés militaires algériens qui avaient négocié ces accords sur les armes chimiques ont tous ou presque étaient été tués soit dans des accidents simulés ou autres. Bien sûr qu’on mettait cela sur le compte de Boumédiène,  mais j’en doute beaucoup. Cherchez à qui profite le crime ?

Notre monde en ce troisième millénaire est trouble

Il ne s’agit, ici, que de relever quelques détails pour s’en rendre compte mais pour comprendre l'état d'esprit des retournements, des confusions, des intérêts en jeu et des manoeuvres de nos apprentis opposants :

  1.  Ségolène Royal pour une simple poignée de main avec un député du Hezbollah, et c’est toute sa carrière politique qui tombe à l’eau.
  2.  L’Algérie a été mise sous embargo international, sous la gouvernance de Zeroual, sans que cela ne soit décrété d’une manière officielle, il a fallu le retour de Bouteflika et sa poignée de main avec Ehud Barak  lors des obsèques du roi Mohamed 5 et autres concessions pour voir cet embargo se lever progressivement.

Tout cela et bien d’autres choses nous demandent à être et à rester très lucide dans ce monde et à se montrer critiques et vigilants sur les Araignées du Quotidien d'Algérie. Je prends deux spécimens comme cas d'étude du règne des arachnoïdes qui veulent gouverner l'Algérie ou faire semblant de vouloir la gouverner ou changer sa gouvernance :

Abdelkader Dehbi :  C’est depuis longtemps qu’il traine d’un blog à l’autre tout en ayant son propre blog sur le Nouvel observateur. Parfois il est islamiste, parfois il est nationaliste, parfois il est moderniste, parfois il est de gauche tout en soufflant du mépris sur les simples gens, parfois il est altermondialiste, parfois il est baathiste tout en insultant qui ose lui apporter la contradiction. En fin de compte il est toujours là ou ça discute dans le vide. La question est pourquoi et pour quels intérêts à vouloir créer de la confusion et refuser le débat serein. Quand on fait de la politique avec l’Algérie en ligne de mire on doit pouvoir contenir ses émois caractériels,  rester objectif  et ne pas avoir un comportement éradicateur.

Benchenouf :  Malgré ses airs débonnaires qui le font ressembler au brave homme de la rue algérienne, il m’a apparu comme un homme qui manque de sincérité depuis longtemps. Dans une vidéo sur Youtube, répondant à des questions du public sur son ex-patron à savoir Issad Rebrab, il déclare ne rien connaitre sur lui. Alors qu’il aurait été préférable pour lui de dire qu’il n’avait pas envie de parler de lui pour n’importe quelle raison.  En disant qu’il ne connait rien sur lui, là, il ment alors que rien ne l’oblige. Moi, n’étant pas journaliste, je connais comment il a fait sa fortune. Passer de simple comptable,  en un homme d’affaire prospère en quelques décennies en liaison avec le grand capital mondial, ça ne peut jamais se faire dans la transparence, mais dans les combines occultes. Pour être crédible, il faut oser afficher son CV et se démarquer de ses amis qui ont profité du système qu'on dénonce. Les Algériens traitent ce genre de comportement de " Yaklou fil mila wa ayssabou al Ghilla"

Le mal touche l'ensemble de la classe politique et des journalistes algériens dans le pouvoir ou dans l'opposition, profitant du pouvoir et réclamant le pouvoir.

Sous prétexte d'un échange fallacieux entre Boumédiène et Khadafi sur la réalité coloniale de l'Algérie dépossédée de sa langue, la presse francophone adversaire de l'Arabe, de l'arabité et de l'islamité, Al Watan citant Liberté montre la réplique cinglante de Boumédiène à Kadhafi mettant en doute la maitrise de la langue arabe par les Algériens (ce qui n'est pas faux). Cet incident aurait lieu à un des sommets du refus et de la fermté tenu à Alger entre Boumédiène, Kadhafi et Hafez al Assad de Syrie qui vient d'être abandonné par la ligue arabe dans un scénario identique au scénario libyen. Nos journaleux éradicateurs de la personnalité algérienne, ouvert au capitalisme et vassal de la France ou des États-Unis, oublient de dire que la source de cette anecdote est poursuivie en justice en Algérie pour des affaires de droit commun. Ils sortent cette histoire au moment où l'Otan affute sa guerre médiatique contre la Libye. Ces cancres ont l'impression que les Algériens ont l'esprit formaté comme eux et qu'ils ne voient pas le quitus de ces journeaux du Hizb frança et de la voix de son maitre  jeter en pature Kadhafi à la vindicte populaire algérienne pour qu'elle tolère l'agression de la Libye par les néo Croisés. Quel courage, quel talent  et quelle honte!

Conclusion

Entre Algériens on se connait. On peut bluffer un jeune impatient de changement et prêt à n’importe quelle aventure sans voir la feuille de route ni le pilote, mais à un vieux singe on ne lui apprend pas à faire la grimace. Il ne s'agit pas pour nous en dénonçant l'opposition contestable de dire que la mauvaise gouvernance actuelle est non contestable ou qu'elle doit rester, confinant l'Algérie dans la médiocrité, la misère et l'errance.

L’Algérie ne doit pas sortir du règne des Hnouchas  pour tomber dans celui des Rtilates. Elle ne va pas tomber d’une révolution de héros à une mémoire de traitres. Elle mérite mieux que cela au moins en hommage à ses Martyrs  et à l'attente légitime de sa jeunesse et des talents qu'elle recèle.

C. Mohamed

Rédaction

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2 Commentaires

  1. Ench’Allah !

    Je ne connais pas LQA dont vous parlez, je ne sais pas pourquoi mais chaque fois que je clicquais dessus, une phrase dans le titre ou une image me choquait et me faisait vite clicquer ailleurs. Depuis, je m’abstiens. J’ai toujours opté pour la clarté et là, « ça » me paraît par trop opaque.

    Pour revenir à Boumediene, El Gountaç comme l’appelait ma mère (ne me demandez pas ce que ça veut dire, je ne le sais pas exactement, mais j’en saisi un peu le sens, ce sont les hommes braves, nobles, qui sont ainsi désignés), nous avons perdu un Grand Homme, hélàs !

    Pour Al Watan, je ne crois pas vraiment que ce canard ait un quelconque impact, pour ceux et celles qui aiment l’Algérie, il ne peut être que répulsif…

    La grande majorité des Algériens, ici ou là-bas n’est pas dupe, elle compose avec l’air du temps mais si quelque chose de sérieux venait à se passer, elle se lèvera comme un seul homme pour la Patrie.

    En ce qui concerne Abdelkader Dehbi, je vous avoue que je l’avais pris pour un troll et le lui ai dit sur Oumma.com, que je le soupçonnais de n’être pas Algérien. Je vois maintenant qu’il l’est bien. M’enfin…

    J’aime bien vous lire (euroalgerie dans son ensemble mais surtout M. Omar Mazri dont la grande culture et la maîtrise de ses sujets comblent mes lacunes), il y a du sens, j’apprend beaucoup, vous ne faite pas dans l’opposition stérile et revancharde. J’aime !

    Mes fraternelles salutations

    Salam

  2. Salam,

    Juste un petit commentaire à l’auteur, que j’adresserais aussi à monsieur Omar Mazri. En lisant vos articles, j’y trouvé une certaine logique et une certaine « idéologie », je dirais de qualité et qui s’appuient sur un raisonnement scientifique et objectif, du moins c’est ce-là qui m’a semblé; toutefois, je dirais que je suis resté sur ma faim et que je n’arrive pas à cerner vos pensées profondes où que vous vouliez les cacher (!). A la fin de la lecture de quelques articles, j’ai eu l’impression que la conclusion à laquelle le peuple algérien devrait arriver est:  » Faites attention! si vous essayez de soigner la peste, vous risquez d’attraper le choléra! », i.e. vaut mieux laisser le statuquo. J’aurais plus apprécié une conclusion du genre:  » Pour bien soigner la peste, améliorez en même temps votre environnement ( spirituel, ou moral, et matériel).

    @ Safiya
    Il m’arrive de consulter le site de LQA parce que, pour moi, il ressemble à un agrégateur d’informations ( d’ailleurs il reprend souvent des articles publiés dans les quotidiens algériens). Informations que je lis avec un sens critique et un recul qui j’espère ne me quitteront jamais; je veux dire par là qu’il vaut mieux écouter ou lire les idées de quelqu’un, même si on est en désaccord avec lui, que de rejeter tout en bloc et de ne jamais argumenter logiquement et objectivement pour défendre ses propres idées ou opinions.

    Pour résumer: une réflexion est meilleure qu’une réaction.
    Pour donner un exemple: la facilité avec laquelle des médias malveillants ont crée et monté en épingle une haine entre l’Algérie et l’Égypte pour sois disant un match de foot.

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