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mardi 16 avril, 2024

La sécurité alimentaire de l’Algérie livrée à l’OAIC et aux traders internationaux

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Lorsqu’il y a tout juste un an, nous avions alerté notre honorable assistance sur la situation de la sécurité alimentaire en pronostiquant que l’année 2013 sera catastrophique, on a eu le loisir d’essuyer des critiques acerbes de la part de notre désormais ex-ministre de l’agriculture, qui, en réunissant ses cadres au ministère de l’agriculture, avait déclaré « qu’il ne fallait pas faire attention aux pessimistes !… »

Il y a  de cela 2 semaines, l’Algérie s’est distinguée sur le marché international des céréales en levant une option nette pour une acquisition de 500.000 tonnes de blé !  A tel point que le marché avait subit une brusque secousse qui avait fait envoler les prix de cette denrée.

A 194 dollars la tonne, l’Algérie vient de brader 97 millions de dollars, sans compter les frais d’expédition. Ce simple achat peut servir de support pédagogique pour tenter d’expliquer à nos lecteurs la gestion calamiteuse de l’agriculture algérienne qui vient encore de se distinguer en confirmant l’organisme censé aider les céréaliers algériens à son strict rôle d’acheteur de céréales sur le marché international.

En effet, pour bien faire comprendre le sens irraisonné de cette gestion, on peut juste convertir ces 100 millions de dollars (3 millions pour frais d’expédition nous semblent raisonnables), en dinars algériens, ce n’est pas moins que 1.100.000.000 de dinars (Un milliards cent millions de DINARS, qui sont ainsi été jetées par les fenêtres pour aller enrichir les traders de Chicago et autres !…

Ceci sans compter que le blé, une fois trituré et transformé en farine, est soutenu financièrement par le trésor public, sinon, pour illustrer mon propos, la baguette de pain ne sera pas écoulée à 10 DA mais plutôt à 60 DA !…

J’ose espérer que vous devinez de suite, le désordre social que cela provoquerait dans le pays.

Si l’on rapporte ce tonnage importé, on peut, simplement en tablant sur 50 quintaux à l’hectare, il représente la production de 100.000 hectares !… Et notre pays dispose de 8 millions d’hectares dévolus aux céréales !… Soit 80 fois la superficie requise pour la production de cette importation ruineuse.

S’il faut considérer que 500.000 tonnes de blé constituent qu’une infime partie des importations globales, on peut comprendre aisément qu’il est nécessaire pour le pays de se débarrasser de plus de 8 milliards de dollars chaque année pour nourrir le peuple. Où est l’indépendance alimentaire claironnée par les ministres de l’agriculture successifs ???

Triste réalité, j’en suis d’autant meurtri que plus d’une fois, j’ai tenté de relancer les autorités du pays pour l’acquisition d’une superficie nécessaire à la mise grandeur nature d’une thèse datant de 1981 et prouvant que, si on pouvait appliquer d’autres techniques culturales, on peut, à moyen terme 5-10 ans, d’arriver à une autosuffisance pour notre pays.

J’avais compris les motivations des cadres-retraités (à 50 ans !…) du ministère de l’agriculture et j’avais saisi le sens de leur silence  assourdissant. Un article paru ce jour sur El Watan sous la signature de Mohamed Abdelli vient de me rafraîchir la mémoire, article dont le titre est très évocateur : « Des milliers de travaux de recherche gisent dans des tiroirs poussiéreux ». Je pense que les travaux de recherche dont je fais référence, dans ces tiroirs poussiéreux depuis 1981, doivent être engloutis à jamais dans la médiocratie ambiante et je ne verse nullement dans la fiction en proclamant que notre pays court le risque d’une famine certaine.

Ma seule satisfaction est matérialisée par mes écrits que je divulgue toujours en temps réel, peut-être qu’un jour, un responsable, ayant vraiment un ascendant sur la plèbe qui nous gouverne, arrivera à lire mes cris d’alarme et, faute de me faire appel, aura au moins la curiosité de parcourir les travaux de recherche et au 30 mai 1981, à l’université de Montpellier, il pourra se conforter, en se ressourçant dans une thèse ayant pour titre : « L’association céréales-élevage dans le développement rural en Algérie. »

Badreddine BENYOUCEF – Docteur en économie rurale,

Faculté de Droit et des Sciences économiques de Montpellier.

Rédaction

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1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour
    personnellement ,je partage entièrement votre raisonnement, je ne suis qu’un agriculteur qui produit en moyenne 45 quintaux / hectare de céréales ,autrement dit ,les millions d’hectares en superficies agricoles doivent normalement dégager des excédents de productions.Ce n’est pas le cas ,en raison d’une faible exploitation.

Répondre à boussaoud50m Annuler la réponse

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