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vendredi 29 mars, 2024

Résister aux préjugés et au désordre

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Une lectrice m’a fait la remarque pertinente sur l’omission d’une partie de la traduction de l’énoncé coranique dans   » Préjugés et ruines de l’esprit  » . J’avais réalisé une ellipse pour laisser  au lecteur le soin de continuer sa propre lecture sur le canevas que j’avais tracé ou sur un autre canevas que mon article aurait inspiré. Je reviens donc sur le sujet en tissant d’autres liens et en dévoilant d’autres sens que j’avais omis ou réduits. Je reviens donc sur l’énoncé coranique et sur ce qu’il m’inspire :

dhan

{Si deux groupes de croyants se combattent, réconciliez-les. Si alors l’un des deux groupes tyrannise l’autre, combattez celui qui tyrannise jusqu’à ce qu’il revienne à l’Ordre d’Allah. S’il revient, réconciliez-les avec justice et soyez équitables. Certes, Allah Aime les équitables.} Al Houjourate 9

Est-ce que les Musulmans peuvent prendre des armes et entrer en guerre les uns contre les autres ?

Une minorité le pense en faisant cas du contexte social et historique de ce verset. La majorité réfutent cette hypothèse et se référant aux Hadiths et à l’histoire du monde musulman.

Les livres du Hadith ne rapportent aucune guerre entre les musulmans du temps du Prophète (saws). Ils expliquent ce verset en rapportant  les incidents sociaux qui ont poussé deux groupes de musulmans à se quereller et à en venir aux mains.

Pour Moslem et  Boukhari il s’agit de quolibets que se sont renvoyés deux musulmans après que  l’un s’est moqué de l’autre en le  voyant marcher derrière un âne puant. Le  bruit et la violence des mots ont fini par  attirer la foule qui s’est divisée en deux. Chacune prenant parti pour un homme puis pour un groupe puis pour un clan. La moquerie entre deux individus avait dégénéré en partis pris sociaux comme du temps de la Jahiliya.  Pour d’autres narrateurs,  il s’agissait d’un problème de couple qui avait dégénéré en querelles de famille pour aboutir finalement  en un complexe de problèmes compliqués entre clans ou entre tribus.

Il est possible que le Coran aborde plusieurs phénomènes sociaux de même nature, mais d’expressions différentes.  Cependant tous les narrateurs s’accordent à dire qu’il n’y a jamais eu de port d’armes ou d’usages d’armes entre les musulmans du temps du Prophète. Le Coran dépeint cette dispute comme un combat guerrier.

Le  Coran dépeint les préjugés et l’esprit de clan – qui n’avaient pas encore été gommés par l’Islam – à l’origine de la dispute entre croyants comme un combat meurtrier pour montrer leur  gravité et leurs conséquences qui peuvent être horribles comme ceux d’une guerre fratricide. Lorsque les préjugés s’installent et deviennent coutume ils provoquent la rupture avec l’esprit de l’Islam et sapent l’unité du monde musulman qui se trouve déchiré par des guerres fratricides. L’unité des musulmans est sacrée. Les préjugés font oublier la sacralité de cette unité et la font voler en éclat. Le déchirement social qui peut être provoqué par une dispute entre gens du commun dans une société qui cultive le chauvinisme et l’esprit tribal devient un volcan de violences et une effusion de sang lorsque ses artisans sont des « savants » écoutés et vénérés ou des chefs de partis politiques démagogues et irresponsables.

C’est pour prévenir cette guerre dont la probabilité dépend du manque de vigilance et du chauvinisme que le musulman doit lutter contre les préjugés hérités de l’obscurantisme et les comportements malsains qui cultivent le moi égocentriste incitateur au mal et dépréciateur des autres. Le Coran fixe un certain nombre de règles dont :

–          Le musulman est le frère du musulman : sa vie, son honneur et ses biens sont sacrés

–          Le musulman doit éviter de recourir à la médisance, à l’insulte et à l’espionnage.

–          Le Coran ne demande pas de réconcilier deux antagonistes qui ne veulent pas se réconcilier, il demande de prendre position en faveur de celui qui tyrannise l’autre dans le sens de celui qui refuse la réconciliation. Celui qui connait l’Islam sait que la réconciliation pour être durable et authentique doit se construire sur la vérité, la justice, la morale et l’adhésion.

Il ne s’agit pas de réciter ces règles, mais d’en faire une culture c’est-à-dire le canevas de nos comportements sociaux, politiques et idéiques. L’insenséïsme c’est de proclamer ces règles en vue d’obtenir dans le fait social le contraire de ces règles. Les insensés semblent être de plus en plus nombreux dans un monde qui a perdu ses références morales, religieuses, sociales et historiques.

Ce verset a été utilisé comme référence par certains empressés et par certains chauvins, dans le passé et aujourd’hui, pour prendre parti et s’engager dans un clan contre l’autre favorisant ainsi l’esprit de clan, la fitna, la lutte fratricide interconfessionnelle, la prise de pouvoir, l’effusion de sang…

Le préjugé partisan et sectaire ainsi que l’ignorance qui fonde le préjugé sont le voile qui donne à ce verset un sens autre que celui donné par son contexte, son objectif et son mode opératoire de fondation et de fédération de la communauté musulmane appelée à jouer un rôle de libération des préjugés et d’édification de civilisation morale. Le verset montre comment cimenter la communauté musulmane et comment elle doit agir, en amont et en aval d’une crise, pour ne pas en devenir l’otage. Les partisans de la Fitna ont voulu et veulent toujours lui donner un autre sens, celui qui sied à leur lecture partisane contraire à la démarche prophétique.

L’esprit partisan se croit détenteur d’une voix plus forte, plus juste et plus compétente que celle du Prophète (saws). Il va jusqu’à s’inventer des artifices pour détourner le sens de la parole coranique et de la parole prophétique. Et pourtant  le Prophète (saws) a interdit de lever une arme contre le musulman. Il a préconisé dans les temps de troubles au marcheur de s’arrêter, à celui qui est debout de s’assoir, à l’assis de de coucher. Il a demandé de rentrer chez soi et de se tenir loin de la Fitna. A la question que faire face à un agresseur il a préconisé de se réfugier chez soi et si l’assaillant nous poursuit de nous réfugier dans notre lieu de prière et s’il nous poursuit sur le lieu de prière de se couvrir la tête. Il s’agit du choix de mourir en martyr et de sauver son âme de l’Enfer que de la perdre en donnant la mort à un musulman même si ce musulman a perdu la tête par sa quête de pouvoir ou par son esprit chauvin qui lui fait comprendre le Coran et la Sunna comme des terreurs contre les musulmans et non comme une miséricorde pour l’humanité.

Nul n’ignore que la majorité des Sahàbas et des Tàbi’ines avaient refusé de rejoindre Ali dans sa confrontation avec Mou’awiya. Ali (ra) était pourtant dans son droit religieux et possédait la légitimité politique. Ceux qui ont refusé de combattre à ses côtés (ou contre lui) ne l’ont pas fait par lâcheté ou par trahison. Pour eux  il ne s’agissait pas dans le contexte social et politique de leur époque  de mettre en application la réconciliation entre musulmans et de lutter contre celui qui tyrannise comme le stipule la sourate Al Houjourate, mais de donner crédit à l’esprit partisan qui allait saper l’Islam, de donner légitimité à la lutte armée pour le pouvoir, et de participer à l’effusion du sang des musulmans. Il ne s’agit pas de réveiller des douleurs historiques ou de soulever un débat politique ou  théologique sur le schisme idéologique dans l’Islam , mais de dire que les grandes figures de l’Islam, proches de l’esprit et du temps du Prophète (saws) refusaient les arguments religieux à visée politique et refusaient de prendre part à l’effusion de sang. Dans le doute ou dans l’embarras ils ont préféré le désistement, le renoncement. C’est un héritage lourd que nous devons porter et surmonter si  nous voulons nous libérer  de nos préjugés. Il y a eu un déficit de communication et d’études historiques sur une partie sombre de l’histoire musulmane. Le Prophète (saws) avait prédit cette fitna et son issue.

A la lumière du Coran et de l’Histoire il serait sans doute intéressant de se prononcer sur le plan religieux, moral et géopolitique sur la nature de la transgression que nous devons désavouer et le cas échéant combattre.  Le régime qui superficiellement se revendique de l’Islam, mais dans les faits épuisent les ressources du monde musulman et les soumet à l’Empire et au sionisme est-il préférable à un régime qui se revendique « laïc », mais dans les faits tentent de se libérer de l’emprise de l’Empire et soutient la résistance palestinienne et libanaise. Je n’ai ni la compétence ni l’autorité  pour le faire. Je me positionne par rapport à ce que je sais du Coran. Mon savoir est limité. Devant les avis divergents j’ai recours ma raison et à mes sentiments comme le stipule le Hadith :

« Le bien est ce qui tranquillise l’esprit et apaise le cœur, le mal est ce qui met la confusion dans l’esprit et tourmente le cœur. Délaisse ce qui apporte la confusion et le doute pour ce qui apporte la certitude et la sérénité. Et cela même si les gens t’apportent d’autres conseils (Fatwas) »

Nous ne pouvons pas tous être des insensés et même si le nombre des sensés est un petit nombre avec des voix faible il y a suffisamment de référence à la vérité ou du moins le vraisemblable. Jamais la communauté musulmane  ne se réunira sur un égarement et il y aura toujours des musulmans qui porteront l’étendard de la vérité très haut et ce jusqu’à la fin du monde. Pour l’instant et dans les circonstances actuelles il faut garder en tête qu’ Ibn Massoud, que le Prophète (saws) a qualifié de savant de l’Islam, a explicitement interprété ce verset comme le devoir des musulmans de porter assistance au pouvoir lorsqu’il lutte pour rendre justice ou lorsqu’il réprime l’injustice. Il n’a jamais été question de lutter armes à la main pour s’emparer du pouvoir considéré comme chose mondaine éphémère. La vie du musulman est plus sacrée que la Kaaba. Le Prophète (saws) a parachevé sa mission lors du sermon d’adieu :

« Ne devenez par renégats après moi, vous tuant les uns les autres »

Et pourtant on enseigne dans nos mosquées  les dix manquements à la foi du Cheikh Mohammed Ibn Abdelwahhab qui n’évoque pas l’attentat à la vie du musulman. Les partisans du Cheikh délaissent le Coran et la Sunna. On peut comprendre sa préoccupation : son époque était dominée par la magie et par le fétichisme des Arabes redevenus païens. On ne peut pas comprendre la préoccupation de ses partisans. Comme on ne peut pas comprendre les partisans des Frères musulmans qui mettent leur confrérie au-dessus de ceux de  la communauté musulmane ou qui confondent leur idéologie avec l’Islam. Les uns et les autres font une lecture partielle et partisane du Coran. Ils accusent d’apostasie ceux qui ne suivent pas leur voie, mais ils ne voient pas l’apostasie de celui qui tue un musulman ou qui tue un être humain hors du droit légal et de son appareil de justice. On ne peut pas comprendre que ceux qui se réclament du consensus et qui ne citent que les références qui appuient leurs thèses puissent diviser la communauté musulmane au lieu de chercher la réconciliation entre musulmans et la fédération de toutes les couches et de toutes les énergies du monde musulman.

Lorsque l’on se met à étudier ces versets, juste pour comprendre, les comprendre et comprendre le monde, on est frappé par l’exigence qu’ils réclament : Al Qist (l’équité).

taifa2 ALLAH AIME LES ÉQUITABLES

 

L’équité c’est non seulement rendre justice, mais rendre justice de la manière la plus parfaite, la plus juste et  de la manière qui puisse être exécutée de la manière la plus efficace et la plus judicieuse pour mettre fin aux agissements du malfaiteur et rétablir les droits des ayants droit. L’équité ne permet pas de rendre une justice dans le désordre, ou de commettre d’autres injustices en rendant justice, ou de rendre justice par le recours à la lettre   du texte de référence sans tenir compte de son esprit et des conditions réelles de sa mise en application. L’équité (Al Qist) est également rendre justice sans léser le coupable en lui faisant porter des responsabilités qui ne sont pas de son ressort ou lui faire subir des peines pour des faits non prouvés.

Les savants musulmans étaient soucieux de la justice et de l’équité. Ils n’étaient ni les savants du palais ni les savants de l’opposition. Ils cherchaient la vérité et l’équité. Dans cette recherche ils ne pouvaient tolérer qu’au nom de la vérité, de la justice ou de la religion on puisse provoquer l’effusion de sang ou fracturer la communauté musulmane et la laisser s’atomiser en partis et en sectes. La majorité des exégètes disent qu’il est du devoir des musulmans d’assister le gouvernant à rendre justice avec équité contre un coupable qui touche à l’intégrité du musulman ou à l’intégrité de la communauté musulmane.   L’équité exige un État et un pouvoir par lequel s’exerce l’appareil de justice et de sécurité.

Lorsque le pouvoir politique est défaillent ou lorsque lui-même est coupable, les exégètes préconisent le recours au principe du bon conseil. Il ne s’agit donc pas de tolérer ou de se soumettre à l’injustice du gouvernant, mais de le mettre devant ses responsabilités morales, religieuses et politiques et le cas échéant de refuser de lui obéir lorsque l’obéissance conduit à la transgression de ce qui fait l’Islam : la foi, les principes du Coran et de la Sunna, et la constitution de la communauté. Celui qui tolère la transgression est complice. Celui qui participe à la sédition armée semant le désordre et provoquant l’effusion de sang a perdu le sens de l’équité et devient coupable car il a participé à l’attentat contre la vie humaine, contre l’existence d’une communauté unie et en sécurité, il a transgressé le Coran et la Sunna en semant le désordre sur terre croyant lutter contre l’injustice et l’oppression.

Les termes coraniques « Al Baghyou » et « Bagha » ne signifient pas tyrannie et tyranniser, mais transgression et transgresser. Le consensus des anciens  n’est pas celui que les médias nous présentent comme mobilisation armée et séditieuse  contre un gouvernant  musulman rejeté par une faction. Le consensus sur la transgression est établi contre celui qui refuse de se soumettre à la justice rendue, de se conformer au jugement établi en référence argumentée au Coran et à la Sunna, de se joindre à la communauté des musulmans (Al Jam’âa). La jama’â est l’assemblée des musulmans, l’ensemble des musulmans. Il ne s’agit pas d’une faction ou d’une secte qui s’autoproclame le « Messie sauveur » ou le « Messie rédempteur ».

La réconciliation, la lutte contre la transgression ont pour but de conserver intact les liens religieux, sociaux et économiques qui fédèrent une communauté humaine sur des valeurs partagées, un territoire commun, un vouloir vivre ensemble, un partage mutuel des droits et des devoirs. Celui qui casse ses principes, même s’il le fait au nom de la Jama’â ou au nom de l’Islam ou au nom de la lutte contre l’oppression, a cassé l’unité que le Coran a signifié comme valeur sacrée.

Il est remarquable de constater le futur hypothétique et le conditionnel du « Inn » dans cette sourate :

taifa5

{si un perverti vous apporte une nouvelle} Al Houjourate 6

taifa4

{Et si deux groupes de croyants se combattent}  Al Houjourate 9

Pour le Coran ces deux possibilités dramatiques sont limitées par la foi et le sens communautaire qui ont le pouvoir de les confiner dans le temps et dans l’espace à n’être que des épiphénomènes, des accidents, des pertes de vigilance passagers. Si ces possibilités deviennent des phénomènes c’est-à-dire des faits installés dans le temps et dans l’espace, le savant musulman doit se montrer vigilant, car l’exception gravissime s’installe comme une règle et le problème de fond est posé. Ce problème est au niveau de la foi et de la communauté : quelle est leur sens,  leur vocation et leur devenir. La fuite en avant ou la référence à des situations de catastrophes qui poussent à répondre au désordre par le désordre n’apportent ni réponse ni solution. Elles contribuent à la transgression et au déchirement de la communauté.

Le salafisme, le frérisme, le coup d’État militaire, l’émeute, la démocratie et tout autre artifice ne vont rien apporter de bien si le changement ne se fait pas comme l’a annoncé Allah : un changement global. Le changement dans l’être ontologique et dans l’être social  : dans leur façon de penser, de croire, de vouloir, de faire, de devoir, de savoir…

{Allah ne change point en la situation d’un peuple tant que celui-ci ne change pas ce qui est en lui} Ar Raâd 13

Nous sommes condamnés à réviser notre  foi et à revoir sa dimension sociale et idéologique dans la communauté et dans ce qui lui donne existence : le territoire, la mentalité, l’économie, la représentation du devenir…

Nous sommes condamnés à revoir notre système d’éducation, notre système de représentation du monde et notre lecture du Coran et de la Sunna pour rendre impossible ou plutôt  inopérant ce qui nous pousse à transgresser et à nous déchirer au lieu d’édifier et de fédérer. Le Coran nous a donné trois clés :

La première consiste à disposer des instruments de connaissance, d’observation et de veille pour analyser, juger et choisir libérés de l’illusion, du préjugé et de la manipulation. Il faut agir en amont et ne pas se laisser surprendre par la subversion :

{O vous qui êtes devenus croyants, si un perverti vous apporte une nouvelle, examinez-la pour que vous ne portiez atteinte à des gens par ignorance…} Al Houjourat 6

{O vous qui êtes devenus croyants, évitez beaucoup de conjectures : certaines conjectures sont des péchés.} Al Houjourat 12

La seconde consiste à réparer. La meilleure réparation est la réconciliation juste et équitable :

{Et si deux groupes de croyants se combattent, réconciliez-les} Al Houjourat 9

La troisième est de prendre position et d’agir avec détermination contre le transgresseur qui refuse la réconciliation, la justice et l’unité de la communauté sans que l’action porte atteinte à l’État ou  nuise à la sécurité et à la paix des citoyens :

{Si alors l’un des deux groupes transgresse l’autre, combattez celui qui transgresse jusqu’à ce qu’il revienne à l’Ordre d’Allah. S’il revient, réconciliez-les avec justice et soyez équitables. Certes, Allah Aime les équitables.} Al Houjourat 9

L’ordre d’Allah ce n’est pas seulement la Charia islamique comprise dans son sens étroit de lois, c’est aussi la paix, la justice, la sécurité, la nourriture, le savoir, l’unité fraternelle, la solidarité sociale,  et en priorité la fin de l’effusion de sang et la dispersion des efforts. Impossible de ramener la paix, la sécurité et de faire régner la justice et l’équité qui sont les fondamentaux de l’Islam avec un esprit partisan ou sectaire. Croire au pouvoir politique comme la voie miracle c’est se croire au dessus de la voie prophétique. Le pouvoir n’est qu’un instrument parmi tant d’autres. Ces instruments ne sont efficaces que si leur usage se fait dans les conditions favorables,  s’appliquent sur des possibilités réelles et avec le concours de l’ensemble de la communauté musulmane dans toute sa diversité.

Lorsque la communauté musulmane dispose de ses trois clés alors elle peut jouer le rôle qui lui est impartie : témoigner auprès des hommes et fédérer l’humanité sur des valeurs autres que celles des empires et des démons : la fraternité adamique

{O vous qui êtes devenus croyants : Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus pour que vous fassiez connaissance. Certes, le plus élevé d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux.}  Al Houjourat 13

Cette communauté musulmane prospère par sa foi agissante et par sa solidarité fraternelle avec l’humanité exige l’effacement du Moi arrogant qui se croit dépositaire du savoir divin et exécuteur du dessein divin. C’est ce que nous dit la fin de la sourate :

{Ils pensent te faire une faveur d’avoir adopté l’Islam ! Dis : « Vous ne me faites aucune faveur avec votre adoption de l’Islam. Mais c’est Allah qui vous fait une faveur en vous guidant vers la foi, si vous êtes véridiques ».}  Al Houjourat 17

L’esprit de Taifa, le sectarisme politico religieux, a sapé le monde musulman depuis longtemps le privant ainsi de sa dimension universel. Privé de la dimension universelle, le musulman s’enferme dans des asiles politiques  et des confrériques de discrimination et les plus excités s’imaginent réaliser Hokm Allah en instaurant un Etat islamique par la force des armes contre une population qui ne veut pas de leur pouvoir ou qui ne veut plus de l’Islam car elle a confondu, par le comportement des insensés, l’islam avec l’obscurantisme et le sectarisme.  Ces émirs prolongent la vie des tyrans en donnant à ces tyrans la légitimité de les combattre par les armes et de soumettre le peuple a davantage de répression. Si on autorise un futur émir à recourir à la violence armée il faut être logique et accepter que le gouvernant puisse recourir à la violence armée pour conserver son pouvoir.  Les uns et les autres sont le pile et le face de la même fausse monnaie idéologique et  de la même déliquescence politique. Ils sont les pervers décrits par la sourate Al Houjourat.

Il faut parvenir à garder le cap dans ce monde que le Prophète (saws) a décrit comme une grande Fitna :

taifa3

« Après moi il y aura des gouvernants qui se combattront  pour le pouvoir, les uns tuant les autres. »

Il ne s’agit pas de guerre de religion, mais de luttes pour le pouvoir…  Il ne s’agit pas de défendre l’Islam et le monde musulman, mais d’exprimer  rancœurs,  revanches, frustrations. Dans un camp comme dans l’autre Satan et l’Empire sont aux aguets pour attiser les flammes de la haine et de la convoitise.

Omar MAZRI – www.liberation-opprimes.net

Rédaction

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