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jeudi 28 mars, 2024

Egypte – Désarroi des peuples et lutte des imaginaires des élites.

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Un nouveau gouvernement avec la volonté de recomposer le champ politique est mis en place en Égypte. Nous entendons déjà la réjouissance des uns et le désarroi des autres qui ne vont pas longtemps cacher les désillusions des uns et la colère des autres. L’Égypte est le pays des miracles et des neufs plaies. Qui va l’emporter Moïse ou Pharaon ? En toute vérité les deux sont absents et il n’y a que des apprentis que le temps a déjà  dévoilé.

Le désarroi que provoque la situation égyptienne  ne doit pas nous faire perdre le fil de la bataille réelle. Pour la comprendre il faut se rappeler que nous avons hérité d’une situation complexe sur le plan historique, social, politique et idéologique, et par conséquent la réduire par une démarche simplificatrice c’est ne pas lever les équivoques et ne pas participer à notre devoir de pédagogie. En entretenant la confusion, la dispersion, le culte des chefs et en présentant les choses sous un aspect manichéen les élites musulmanes ont rendu difficile le positionnement lorsque la crise éclate ou lorsque les tendances musulmanes s’affrontent autour du pouvoir après avoir trouvé un arrangement pour le conquérir comme cela s’est passé entre les Frères Musulmans et le parti salafiste Ennour. Le principe de base qui a été transgressé avant que l’armée ne transgresse la légitimité et la constitutionnalité est l’absence d’unité. L’unité est sacrée et nul ne peut la transgresser sans conséquences.

Les Frères Musulmans et les Salafistes sont une maladresse sociale et politique que leurs adversaires exploitent avec intelligence. Cette maladresse doit être remise dans le contexte de civilisation que les pathologies du monde arabe et musulman occultent par leur sédimentation. J’ai abordé, hier, la question des mythes pour montrer que la civilisation occidentale est l’héritage de la mythologie grecque qui est en train d’achever son chant et son histoire. Dans l’agonie et la naissance des civilisations il y a des batailles d’imaginaires, l’imaginaire de celui qui s’achève et qui refuse de partir et l’imaginaire du nouveau qui a du mal à s’installer. Les tiraillements du monde révèlent le choc des idées, des possibilités et des enjeux qui s’affrontent. La civilisation occidentale matérialiste avec ses utopies et ses techniques est en train de s’effondrer. Elle s’effondre emportant dans son sillage ses anciens clichés, ses contradictions et ses vassaux.

Notre monde musulman et arabe façonné en partie par la civilisation occidentale est en train de s’effondrer avec la civilisation occidentale par sa vassalité ou par sa réactivité. Les Frères musulmans, les Salafistes, les Laïcs et autres débris du monde ancien sont condamnés à disparaître. Malek Bennabi avait posé l’équation en termes complexes que les courants idéologiques et politiques musulmans et arabes ne voient pas et ne peuvent pas voir car ils n’ont pas d’autonomie de pensée et d’existence par rapport à l’Occident, même si géographiquement et culturellement ils en sont éloignés. Ils partagent avec l’Occident son modèle et son imaginaire : fabriquer des mythes et ne rien offrir à l’humanité. Le judaïsme, le christianisme, le marxisme, le bouddhisme et le mondialisme ont échoué. L’islamisme qui est la version « spirituelle » et afro-asiatique de l’Occident échoue pour la raison majeure : il s’inscrit dans les mêmes logiques au lieu d’être une alternative.

La tragédie que nous vivons et que ne formalisons pas en pensée nous empêche de voir la fausse route qui nous empêche d’être l’alternative et de nous propulser en devenir. Cette fausse route  que nous empruntons est facilitée par l’Occident qui sait que si le système mondial se déplace vers l’Euro-Asie il perd de sa suprématie militaire et économique sans perdre sa suprématie en matière d’imaginaires peuplés de mythologies, de désir de puissance qui lui permet de se maintenir en force d’orientation idéologique  du monde. Il sait aussi que si le monde musulman se réveille de sa léthargie il perdra non seulement sa suprématie, mais son existence. Il ne s’agit pas de guerre nucléaire, mais de changement de civilisation. L’homme n’a plus de solution, la solution ne peut venir que de l’Islam dont  la vitalité, la crédibilité et l’efficacité sont une vérité historique et une Promesse coranique. L’Occident retarde l’échéance de sa fin en s’appuyant sur les attardés du monde musulman et du monde arabe  qui ne parviennent pas à se hisser au niveau requis de l’Islam : libérer et civiliser.

C’est ainsi que je pose l’équation.L’Islam a depuis longtemps quitté ses frontières arabes car sa vocation est l’universel. La décadence et la colonisation l’ont confiné comme pourvoyeur de matières premières et fabricants d’idoles. Il doit construire de nouveaux rapports au monde. Il ne s’agit pas de rapport de forces, mais de pôles de rayonnement :

{C’est Lui qui a envoyé  Son Messager avec la bonne Guidance et la Religion de Vérité pour la faire prévaloir sur toute la religions, dussent les associateurs en concevoir du dépit.} At Thawab 33

Il ne s’agit pas de contrainte religieuse et  d’imposition par la force ou par la loi, mais d’aboutissement logique du fait spirituel, de l’exercice de la justice et de la civilisation à visage humain et à caractère universel. Il ne s’agit pas de prévalence du seul fait de se déclarer musulman, mais de Jihad compris comme effort  de perfection dans la foi, la vertu, l’intelligence et le bien pour témoigner :

{C’est Lui qui a envoyé  Son Messager avec la bonne guidance et la religion de Vérité pour la faire prévaloir sur la toute  religion. Et Dieu suffit comme Témoin !} Al Fatah 28

La culture de l’errant et du solitaire en marge du monde empêche de voir comment les musulmans participent eux-mêmes au sabotage de leur mission, de leur témoignage et retardent l’échéance de la véritable confrontation civilisationnelle. Personne ne prend le temps d’étudier l’échec de l’expérience algérienne et de l’inscrire dans son rapport  à la logique historique et civilisationnelle. Personne ne prend le temps d’étudier les révolutions arabes dans leurs mobiles, leurs pensées et leurs objectifs trop limités pour devenir l’élan libérateur et civilisateur. Personne ne prend le temps de voir l’impasse de l’expérience islamique au Maroc ni de voir le modèle turc comme un miroir aux alouettes dont le but est de confiner les aspirations au modèle occidental dominant avec sa consommation, son marché, sa démocratie.

On se donne le temps de voir l’Arabie saoudite parrain des Salafistes et le Qatar parrain des Frères musulmans pour les dénoncer sans voir les contradictions globales qui ont sapé le réveil de l’Asie en faisant du Pakistan (le pays des purs) une cristallisation de toutes les contradictions, de toutes les divisions. De la même manière on ne se donne pas le temps de voir la mise en panne du plus grand pays musulman : l’Indonésie. On ne se donne pas le temps de voir le dispositif de ce qu’on appelle les pays du dragon ou le miracle du sud-est asiatique qui est une double ceinture contre la Chine et contre le monde musulman. Singapore vidé de son creuset culturel et sociologique est devenu le pôle de rayonnement occidental contrant l’Asie et le monde musulman asiatique. Bien entendu on ne voit pas l’exportation de ce modèle au Moyen-Orient et les projets d’implantation de ce modèle au Maghreb. Le monde musulman est non seulement en panne de développement, mais il doit cultiver l’imaginaire et la mythologie de l’Occident. Si le projet impérial se comprend comme un élan naturel d’expansion ou de survie face aux échéances civilisationnelles on ne comprend pas les divisions des Musulmans entre partisans, sectes et ethnies. A moins d’admettre qu’ils sont au service de leurs opinions, de leurs partis et de leurs Cheikhs au lieu se s’impliquer dans un projet  de fédération, de civilisation. Tout le discours libéral, anti-impérialiste ou islamique est inconsistant, inconséquent.

Cela explique pourquoi le monde musulman est en train de se déchirer autour de l’Egypte et des Frères Musulmans faute de repères comme il s’est déchiré hier sur la Syrie ou sur la Palestine. Les voix contradictoires s’élevant dans le monde arabe pour approuver ou dénoncer le coup d’Etat alors que d’autres voix aussi contradictoires s’élèvent sur la définition de Ahl al Hal wal ‘Aqd (les élites) et sur la légitimité de l’arrivée au pouvoir des Frères Musulmans ou de leur destitution, sont en réalité toutes disqualifiées pour n’avoir jamais posé les problèmes dans leur dimension réelle ni anticiper sur les catastrophes prévisibles et annoncées.

La confusion qui tue ou qui immobilise est celle qui se contente d’un jugement hâtif prenant parti sans examen des tenants et aboutissants. La probité et l’efficacité exigent de reconnaitre qu’il y a eu un coup d’Etat condamnable sur le plan principiel. L’autonomie de pensée et l’anticipation sur l’avenir  exigent de reconnaitre que les Frères musulmans ont  failli dans leur méthode de gouvernance et  par leur incompétence à lire la carte du monde. La conquête du pouvoir a été   le foin  ou la carotte que l’animal politique a suivi au lieu de s’élever au rang de ses responsabilités religieuses et citoyennes pour construire l’Etat de droit, garantir les libertés,  apaiser la société et fédérer les forces. S’imaginer gouvernant le monde sous l’étendard des Omeyades, des Abbassides,  ou des Ottomans, c’est refuser d’agir comme alternative à l’esprit impérial qui a gouverné au nom de l’Islam amenant inévitablement la décadence et la colonisation, et c’est refusé de se préparer à la reconfiguration du monde qui exige que le curseur idéologique ne soit plus situé entre Salafistes et Frères musulmans ou entre Islamistes et non islamistes ou entre gouvernants et opposants.

L’urgence est de surmonter la crise sur le plan des idées, car la confusion est l’héritage dont il faut se débarrasser pour voir les horizons tels qu’ils sont dans la réalité avec leurs possibilités et leurs contraintes sans esprit de revanche, sans confinement aux contours que tracent le chœur et les acteurs de la tragédie. Il faut se hisser au niveau de la lutte idéologique ou de la lutte entre les imaginaires et ne pas réfléchir en épicier qui fait le calcul de ses gains et de ses pertes journaliers. Quelle est la voix à écouter au milieu des  voix contradictoires ? Allah nous donne la réponse que nous avons mise derrière le dos pour écouter les démons de la politique : nous accrocher à Allah et nous libérer de tout calcul politicien ou conjoncturel qui nous rend aliénés alors que l’Islam nous ordonne :

{Certes, la pure observance est due à Allah} As Zomr 3

L’échec apparent et flagrant est celui du coup d’Etat militaire, mais l’échec structurel est véritablement dans le rapport au pouvoir  qui fait oublier que c’est Allah qui octroie le pouvoir comme une épreuve et pour une mission. Le Croyant ne cherche pas le pouvoir, c’est le pouvoir qui le sollicite. Le changement du monde n’est pas réalisé par le pouvoir politique, mais par la conformité à la voie prophétique. Toute dérive qui pousse l’homme à compter sur le rapport des forces ou sur la légitimité de ses droits nuit à ce principe de la pure observance envers Allah. La pureté est l’excellence. La sourate « les groupes » définit l’excellence   et montre comment l’obtenir :

{Annonce alors la bonne nouvelle à Mes Dévoués, ceux qui écoutent la parole et qui en suivent l’excellence. Ceux-là sont ceux qu’Allah a guidés, et ceux-là sont les doués d’entendement.} As Zomr  17

Il ne s’agit pas de m’écouter ou d’écouter les autres. J’ai analysé notre crise qui ressemble à celle rencontrée  par le Prophète (saws) qui voyait ses compagnons dans le désarroi de l’oppression et  faisant face aux discours confus des hypocrites et aux incitations de haine des renégats. Le Prophète avait reçu l’ordre de dire aux Arabes, tous les Arabes, d’écouter les paroles et de choisir l’excellence s’ils veulent être bien guidés et s’ils  utilisent leur raison. Les paroles, ici, ne visent pas les opinions des gens, mais les Paroles d’Allah qui leur dictent la conduite à tenir. Il n’y a pas une parole d’Allah plus sensée ou plus excellente qu’une autre, mais il y a des manières différentes de comprendre selon l’énoncé et le contexte. Le Coran procède donc à une série d’énoncés de sens contigus ou complémentaires. Comprendre un énoncé  c’est soit comprendre les autres soit partir à la recherche des autres pour avoir la complétude. Foi et raison sont indissociables.

Pour suivre l’excellence il faut disposer de la compétence de cerner la globalité, il faut raisonner. Ceux qu’Allah a guidés écoutent pour avoir une idée la plus complète et la plus profonde sur le sens du Coran, mais aussi sur le sens de l’histoire, de la crise et sur celui du devenir. Celui qui refuse de voir l’ensemble des liens se conjuguer et se contente d’une opinion superficielle ne peut ni voir le sens coranique qui guide vers l’excellence ni prendre les mesures de la bonne gouvernance quand il est au pouvoir ou quand il est en quête du pouvoir. Ecouter sa seule voix ou sa seule opinion sans écouter l’ensemble c’est se condamner à la confusion.

La guidance qui apporte l’efficacité et la réussite n’est pas celle de la confiscation du sens politique par un coup d’Etat militaire, par une minorité qui refuse de se soumettre à la voix des urnes. Elle n’est pas aussi celle de la confiscation des voix des autres et du monopole de la pensée et de l’action que l’esprit confrérique voit comme vérité suprême et qu’il impose aux autres. La guidance qui résulte de l’entendement et du raisonnement ne consiste pas à importer les solutions mortes et à les appliquer à la nouvelle situation sans discernement.

Le pouvoir n’est pas la fin, mais le moyen qu’ Allah donne comme récompense. Il n’est pas le préalable, mais  l’aboutissement dont le terme appartient à Allah (swt). C’est ce que dit la sourate as Zomr dans l’énoncé en amont de l’excellence et  de la guidance :

{Dis à Mes dévoués qui sont devenus  croyants : « prenez-garde à  votre Dieu ». A ceux qui ont fait le meilleur en ce monde un bienfait, et la terre d’Allah se prête à l’immigration. Mais les persévérants seront complètement acquittés de leur rémunération, sans compter.}  As Zomr  10

Il n’y a pas de place au calcul politicien comme il n’y a pas de place au comportement réactif. De la même façon il n’y a pas de place à la dévotion du chef qui s’installe lui et son appareil dans la satisfaction, le triomphalisme ou le messianisme politique de celui qui se croit rédempteur et sauveur parlant au nom de Dieu au lieu d’agir en conformité avec Ses Ordres. Le Taghout, la transgression fétichiste, n’est pas seulement dans le camp des païens et des mécréants. Le Taghout est dans la dévotion fétichiste ou totémique qui apparait dans les confréries et les partis politiques vieillis qui s’identifient à l’Islam, à la société musulmane, à la vérité oubliant leur devoir de raisonner, de s’adapter, de négocier, de se remettre en cause, de parler vrai, de rester humain. L’énoncé qui vient en aval montre la règle de l’amour, de l’efficacité, de la miséricorde que doit méditer et mettre en application celui qui aspire à la rencontre d’Allah :

{N’as-tu pas vu qu’Allah A Fait descendre du ciel une eau et qu’Il l’Achemine en sources, dans la terre, ensuite, qu’Il fait pousser avec des plantes aux couleurs variées, ensuite elles s’avivent, puis tu les vois jaunâtres, ensuite Il les Transforme en débris ? Certes, il y a en cela un Rappel pour les doués d’entendement.} As Zomr  21

Pour mettre fin à la confusion, il faut rapidement s’inscrire dans la Promesse divine et dans l’Ordre divin en se mettant de nouveau à produire de la pensée, de l’efficacité sociale, de la fédération et préserver les vies humaines. Plus tôt on se libère de l’émotion et on se remet à réfléchir et à travailler et plus tôt on active le règlement de la crise et on surmonte l’épreuve.  Il est difficile de faire entendre la voix de la raison qui met fin aux confusions et aux querelles : nous ne sommes pas au service d’un parti, nous ne devons pas nous enfermer dans le modèle politique occidental. Nous n’avons ni les mêmes motivations, ni la même culture ni les mêmes règles morales, ni la même finalité :

{Allah vous fournit une parabole : un homme au service de plusieurs associés qui se querellent à son sujet, et un autre homme intègre ne  dépendant que d’un maître, sont-ils égaux? Louanges à Allah. Mais la plupart d’entre eux ne savent pas. Toi tu mourras, et eux mourront, ensuite, le Jour de la Résurrection, auprès de votre Dieu, vous vous disputerez.} As Zomr 29 à 31

Si les élites musulmanes  s’étaient mobilisées autour de la globalité de leur vocation et de leur mission que leur dictent les énoncés coraniques ils ne seraient ni dans la confusion ni dans l’improvisation ni dans la Fitna.  Si Allah était notre seul maître jamais la Turquie, l’Arabie saoudite ou le Qatar ou l’Empire ne trouverait une faille pour nous berner, nous inciter à la division ou nous conduire vers le secondaire qui sert leurs intérêts au lieu de servir la cause d’Allah.

Cela fait mal de voir des fronts qui se prosternent recevoir des coups de matraque,  des mains qui se purifient souillées par la répression,  des êtres lisant le Coran traités d’alliés du sionisme. La situation est plus complexe que ce que montrent les apparences et  les sentiments. La situation est plus complexe que la dénonciation traditionnelle : il s’agit de se remettre totalement en cause,  de refonder la politique  dans un cadre fédérateur. Le coup d’Etat n’est qu’un syndrome, un de plus, dans notre faillite.  Notre faillite est dans notre éloignement ou dans notre ignorance de la globalité et de la dynamique de l’Islam qui est l’alternative à l’Empire et à la mythologie comme il l’a été face aux empires perses et byzantins et à leurs mythes.

Les Frères musulmans, les salafistes et les autres courants et partis peuvent et doivent trouver rapidement un compromis entre eux pour empêcher l’effusion de sang et transformer la catastrophe en renouveau. L’homme est capable du meilleur s’il revient vers Allah avec humilité et avec conscience de ses devoirs. Le coup d’Etat est une réalité déjà consommée. Il ne faut pas l’accepter certes, mais on ne peut plus revenir en arrière. La provocation et l’humiliation de la nomination de Baradei, pour les Frères musulmans a été évité, il existe des possibilités réelles pour ne pas aller vers une guerre civile et sauver toutes les apparences afin de redonner à la société civile et aux partis politiques la lucidité et le temps d’assumer leurs responsabilités en revenant à Dieu :

{N’ont-ils donc pas su qu’Allah Déploie la subsistance à qui Il veut ou la restreint ? Certes, il y a en cela des Signes pour les gens qui croient. Annonce à Mes dévoués, qui firent des excès contre eux-mêmes : « Ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah ». Certes, Allah absout les péchés en totalité. Il Est Lui l’Absoluteur, le Miséricordieux.  Et revenez à votre Dieu, et remettez-vous à Lui avant que le châtiment ne vous  vienne, ensuite vous ne triompherez point. Et suivez le meilleur de ce qui vous a été Révélé de votre Dieu, avant que le châtiment ne vous vienne à l’improviste, sans que vous ne vous rendiez compte afin que personne ne puisse dire : « Quel malheur, pour ce que j’ai négligé à l’égard d’Allah, et que j’étais sûrement de ceux qui se moquaient ! », ou qu’elle ne dise : « Si Allah m’avait guidée, j’aurais été sûrement du nombre des pieux », ou qu’elle ne dise, quand elle verra le châtiment : « Si je pouvais revenir sur terre, je serai alors de ceux qui font le meilleur ».} As Zomr 52 à 58

Si par contre on continue de croire que c’est l’échec des Frères musulmans ou la ruine de l’Islam politique puis de s’en réjouir,  et si les Frères musulmans continuent de réclamer leurs droits sans  tenir compte de la réalité amère et de la tragédie qu’elle annonce et qu’ils ont préparé alors chacun devra assumer ses responsabilités  dans ce monde et se préparer à témoigner le Jour du Jugement dernier :

{Justice fut rendue entre eux, en toute Vérité}  As Zomr 75

L’effondrement du monde musulman et arabe dans sa configuration actuelle puis  l’émergence d’une alternative  où la justice et la vérité priment sur la foire électorale et les saltimbanques politiques sont sans doute la voie du salut pour nous et pour les autres. Allah asstour !

Le nouveau gouvernement et la nouvelles présidence en Egypte ne changent rien à l’équation fondamentale. Encore une fois il ne s’agit pas d’une affaire technicienne ni d’une affaire politicienne ni d’une affaire intellectuelle. Il y a un destin à accomplir. Ce destin exige une ligne d’orientation idéologique que le monde arabe n’est toujours pas capable de tracer ni de suivre. Les jours vont montrer, une fois de plus qu’il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait où aller comme pour celui qui va vers le bateau en perdition…. Baradei ne doit pas donner l’illusion de la caution à l’Occident. L’Occident sait où se trouve le centre de décision dans le monde arabe comme il sait que l’échéance de sa fin est annoncée depuis qu’il avait annoncé la fin de l’histoire.

Omar MAZRI

Rédaction

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