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mardi 23 avril, 2024

L’Egypte de Samir Amin et les patriotes de l’Algérie : des syllogismes fallacieux !

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Samir.Amin_Le site « Algérie patriotique » expert de la désinformation des Algériens sur la situation en Algérie et en Égypte se fait l’écho du professeur d’économie politique Samir Amin. Les éradicateurs et les falsificateurs idéologiques se renvoient l’ascenseur. Pour comprendre le nationalisme de l’« Algérie patriotique » il faut juste voir le nombre de musulmans, d’Arabes ou de Berbères qui sont affichés en première : Douganov, Maurice, Bernard et l’athée Samir Amin qui n’a jamais caché sa haine pour l’Islam politique. Les intellectomanes d’Algérie et d’Égypte ne ratent jamais l’occasion d’exprimer leur haine de l’Islam et de s’afficher comme des auxiliaires de la pensée importée d’ailleurs.

Comme je suis un de leurs détracteurs les plus affichés des Frères musulmans,  je m’autorise moralement à répondre aux mensonges des pseudos démocrates qui ne finissent pas de faire couler le sang des musulmans en terres musulmanes, car les peuples musulmans ne veulent pas leur donner mandat pour les gouverner, car ils savent qui les haïssent et qu’ils haïssent leur religion.

Q : Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ? R : Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Ghaza

Où est le document qui prouve ces assertions frauduleuses qui vont saboter l’avenir d’un pays pour des décades. Nous pouvons écrire des analyses simples ou sophistiquées, mais nous ne pouvons construire ou déconstruire une nation sans preuves juridiques, sans arguments scientifiques, sans jugement de l’histoire.  Sur le plan logique nous avons vu comment les Frères musulmans ont eu du mal à gouverner un pays en faillite et comment ils ont eu du mal à affronter les campagnes médiatiques qui les diabolisaient et aussi nous nous interrogeons s’ils avaient réellement imaginé vendre une partie du Sinaï ou s’ils étaient inconscients pour croire qu’ils n’allaient pas toucher un tabou. Nous ne sommes pas dans une concession de pétrole de Sahara que Sonatrach gère sans rendre compte au peuple algérien, nous sommes dans un territoire avec sa sensibilité, sa mentalité collective, son histoire, sa symbolique religieuse et ses populations écartées du développement. Nous sommes dans une zone sensible où il ne s’agit pas seulement de profondeur stratégique, mais de terrain de confrontation.

Nous ne sommes pas dans une épicerie, mais dans ce qui donne justification à l’existence de la rente militaro industrielle égyptienne. Il est difficile de voir les Frères musulmans franchir ces lignes rouges. Samir Amir sait que plus c’est gros et sensationnel plus c’est crédible d’autant plus que les esprits sont fermés. C’est une accusation grave qu’un homme sensé ne peut porter sans risquer de se trouver devant les tribunaux s’il y avait la démocratie et la légalité. Un journaliste d’investigation aimant son métier et respectant ses lecteurs aurait donné la parole à l’accusé et à d’autres analystes sur un sujet aussi sensible.

« L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : «On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien.» C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains »

Je lis la presse égyptienne et la presse palestinienne anti Morsi, elles avancent d’autres arguments : le désaccord de l’armée sur le rapprochement de Morsi avec le HAMAS, avec l’Iran. Il y a un général en retraite qui a soutenu que le général Sissi voulait imputer l’assassinat de soldats égyptiens au Sinaï en juillet 2012 au HAMAS alors que Morsi l’imputait à Israël. Les premiers jours du coup d’État, la presse égyptienne, à l’unanimité, a informé d’une plainte pour que la justice juge pour haute trahison Morsi, car il s’est évadé de prison lors de l’insurrection populaire contre Moubarak. On lui reproche tout et rien à la fois que la véritable question est escamotée : il a été démocratiquement élu et il est donc illégal et illégitime de le destituer en le gardant otage. S’il y avait une preuve du deal, elle aurait été publiée dans la presse et Morsi aurait été lynché haut et court.

Enfin tout le monde s’accorde à dire que le pouvoir réel était au sein de la confrérie et non au sein du parti de Morsi ou de son cabinet. Il aurait été plus simple et plus efficace de viser le chef de la confrérie pour ce montage que Morsi. Par ailleurs le montage géostratégique de ce deal exige la collaboration de plusieurs chefs d’État, de plusieurs diplomates et de plusieurs agences de renseignement. Même si Morsi voulait extorquer des milliards à l’administration américaine ou rendre services aux riches palestiniens la décision finale revenait aux grandes puissances.

Je ne suis ni journaliste ni expert en dialectique ou en droit, mais un homme qui déteste le mensonge et le crime. Je me documente sur les raisons qui motivent l’horreur aux yeux des éradicateurs au lieu de me contenter à nier les uns ou à approuver les autres. Je me suis rappelé un débat des plus malhonnêtes qui me soit permis de voir dans le monde arabe. Ce débat (http://www.youtube.com/watch?v=5k20uL5FOSE) qui a eu lieu avant le référendum sur la Constitution se focalisait sur l’article 57 qui stipulait :

Projet de la Constitution : article 57

L’État accorde l’asile aux étrangers privés dans leur pays d’origine des droits et libertés garantis par la Constitution.

L’extradition des réfugiés politiques est interdite.

Ceci en conformité avec les dispositions légales.

Le droit international, le droit européen, et la Constitution française accordent aux réfugiés le droit d’asile avec un certain nombre de droits moraux et matériels qui assurent leur protection et leur dignité. Les grands pays à tradition d’accueil, comme la France, énonce ce droit comme un principe fondateur de la République en le proclamant dans le préambule de leur Constitution. La loi et les institutions explicitent et régulent le code de séjour des étrangers, le code de la nationalité, le droit d’asile. Ce sont des traditions humanistes que la Charia islamique a instauré depuis  l’avènement de l’Islam. On le retrouve dans la paix offerte par l’Église aux réfugiés dans son enceinte. Voici ce qu’on reproche à la nouvelle Constitution égyptienne :

« Tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République  »    (Article 53.1 de la Constitution de 1958).

Les Coptes, les libéraux  et les nationalistes se permettent de jouer sur les mots pour faire peur à la population et exacerber son nationalisme. Ainsi ils font l’amalgame entre Guantanamo, Palestine, terrorisme, apatrides délinquants, accords commerciaux avec l’Union européenne, accords secrets avec Israël…  Je n’ai jamais entendu des propos aussi racistes et aussi négateurs des droits de l’homme que dans cette émission où les traditions totalitaires avec leur montage et leur exclusion de la partie adverse ne peuvent trouver place dans l’extrême droite française qui perdrait tout crédit politique.

Samir Amin et les comparses de l’éradication et de la diabolisation se taisent pourtant sur le résultat du référendum populaire malgré la mobilisation de tous les moyens médiatiques. Ils continuent de nous servir leurs arguments fallacieux et leur haine de l’Islam au lieu d’affronter leurs adversaires politiques et idéologiques sur le champ des élections et sur le terrain des idées.

Le premier argument de Samir Amin et des souteneurs du coup d’État sur « Algérie patriotique » :

« La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions…  Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate… Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. »

Comment un professeur d’économie politique et un journaliste grand démocrate vont-ils nous faire avaler leur couleuvre ? Par ce que la subversion appelle le syllogisme fallacieux : fausses prémisses, faux raisonnement et fausses conclusions masquées par des affirmations tautologiques qui s’affirment comme vraies et qui deviennent référence pour faire des mensonges à venir des vérités que rien ne vient confirmer. L’esprit et la rhétorique des démocrates arabes auraient été des curiosités s’il n’y avait pas les conséquences dramatiques que l’on sait. Les faux démocrates annoncent une fausse vérité et la suivent par d’autres fausses vérités :

« Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. »

Les démocrates arabes, au nom de la démocratie (souveraineté du peuple) assassinent le choix du peuple, assassinent le peuple dans l’espoir que la justice de l’État d’exception va leur donner les arguments et les preuves. Et pourtant, un apprenti ouvrier de 14 ans (niveau BEP ou CAP) apprend au collège français que la démocratie se mesure par le scrutin, se respecte par le respect du résultat des urnes et se pratique par l’exercice de l’alternance politique. Les manifestations du Front de Droite ou du Front de Gauche, les manifestations contre ou en faveur de Sarkozy ou de Hollande, ne font pas le choix populaire et ne peuvent remplacer une élection.

Être républicain ou démocrate commence par le respect du choix du peuple et l’engagement à œuvrer pour que le respect du choix populaire soit ancré dans la culture politique. Cette posture est davantage attendue dans les pays arabes qui n’ont pas ces traditions. Celui qui se prétend le plus démocrate devrait montrer l’exemplarité, mais les élites arabes ne sont pas à leur première contradiction, ni à leur premier parjure, ni à leur première trahison. Ils ne peuvent voir le ridicule et le faux de leur argumentation ni leur référence qui n’est pas le peuple arabe, mais l’Étranger dont il cherche l’agrément :

« L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections «démocratiques» et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. »

C’est lamentable comme argument, ridicule comme justification, cynique comme mensonge. La vérité la plus élémentaire est d’interroger les comptes rendus de la presse égyptienne sur les aller venue des officiels du pouvoir et de l’opposition à Washington. Tous vont chercher la bénédiction de l’Administration américaine, et tous cherchent et rendent compte de la position des élites américaines et européennes à l’égard de leur pays. Les indigènes sont considérés comme des faire-valoir, ils ne sont sollicités que pour verser leur sang faute de n’avoir pas donné leurs voix. Les faux démocrates et les faux progressistes sollicitent l’Empire et le boudent comme des prostitués lorsque l’Empire poursuit ses objectifs qui dépassent leur stupidité infantile et leurs ambitions démesurées.

Un enfant attardé mental sait que jamais l’Amérique et Israël ne laisseront leurs vassaux se faire massacrer ou se faire déposséder de cette façon. Nous voyons l’Arabie saoudite mettre tous ses moyens diplomatiques et financiers pour empêcher que l’Europe ne puissent, par égard à ses citoyens, condamner la répression en Égypte. Nous voyons, de la manière la plus éclatante, comment le monde arabe et musulman met son curseur distinguant  les partisans de la vérité des partisans du faux. Le syllogisme des démocrates opposés aux islamistes ne tient plus depuis plus de 20 ans. Les rentiers de tout bord veulent maintenir le statut quo idéologique des années cinquante à soixante dix.

Un journaliste instruit et démocrate dispose des archives des médias. Un professeur d’économie marxiste connait l’importance du traitement statistique des données et il sait que Lénine a mené un travail colossal et objectif de collecte et de traitement des chiffres pour réaliser ses monographies sur la situation réelle de la Russie. Lorsqu’on entend les inepties du professeur Samir Amin on comprend la faillite morale et politique de ses élèves dans le monde arabe. Ils sont prisonniers de leurs clichés idéologiques et de leurs syllogismes fallacieux. La dialectique chez les marxistes arabes c’est juste de l’intellectualisme ostentatoire et un gagne-pain dans les universités du tiers monde.

3 ou 30 millions d’opposants en Égypte, il faudrait les prouver. Plus le mensonge est répété plus il parait plausible. Plus le mensonge est gros plus il frappe les esprits. Ces pygmalions adorateurs de leurs syllogismes fallacieux savent la vérité : seule une élection permet de mesurer en grandeur réelle le poids électoral d’une force politique. Même si les opposants de Morsi sont plus de 30 millions rien ne dit que les partisans de Morsi ne sont pas autant sinon plus, et rien ne dit que les « forces » pseudo libérales qui ont obtenu moins de 0,01% et qui ont échoué à faire boycotter le référendum sur la Constitution puissent avoir une voix dans l’avenir. Il faut revenir à l’arbitrage du peuple qui s’est déjà exprimé selon les règles de la démocratie moderne :

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Ce sont les chiffres officiels de l’Etat égyptien. Faut-il contester ces chiffres,  changer de peuple, ou se remettre de nouveau  au peuple et attendre les nouveaux chiffres. Les falsificateurs savent qu’ils n’ont aucune chance de remporter une élection transparente et honnête. La solution est la fuite en avant en programmant un bain de sang et en tentant de le vendre puis de le justifier par des élites qui se comportent moralement et socialement pire que les Baltagis et les mercenaires. Même si vous n’avez ni religion, ni respect du pacte, ni esprit démocratique, le sang versé vous poursuivra dans ce monde et dans l’autre. L’illusion de réussite vous fermera la porte au repentir et à l’autocritique. Les militaires que vous avez entrainés dans votre chute ne vous donneront jamais la moindre parcelle de ce pouvoir tant convoité.

Quelle est la signification de ces 3 millions de voix à la place Tahrir ? Où sont les  études réalisées par les ingénieurs, topographes, urbanistes, géographes et cartographes pour estimer le nombre de personnes pouvant se réunir à la place Tahrir et dans ses périphéries ? J’ai cherché à comprendre la signification des chiffres qui occultent la sacralité de la vie humaine et la valeur de la pratique démocratique ? J’ai trouvé deux démonstrations que deux ingénieurs  égyptiens sur You Tube pour réfuter la valeur des chiffres.  Je vous conseille de recourir à Google Earth pro (ou plus) sinon à Google Earth grand public et de vous faire assister par le logiciel gratuit GE-Path. Même s’il y a des erreurs de l’ordre de 0,01 les résultats restent probants pour des estimations.

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Il est vrai que l’œil humain est toujours impressionné par le fantastique et qu’il est sujet aux phénomènes d’illusion optique,  il est vrai que les images sont impressionnantes.

Place-Tahrir2Ces images impressionnantes occultent les images aussi impressionnantes des partisans de la légalité constitutionnelle et du respect du processus électoral. Je me suis rappelé la citation d’Umbero Ecco sur les symboles et la puissance de l’image : « Dans une société démocratique, l’image doit inviter à la réflexion et non à l’hypnose ».  J’ai toujours pensé et dit que les pseudo modernistes arabes sont otages de la mythologie grecque et qu’ils sont les plus grands paresseux en matière de processus dans un monde arabe qui ne partage pas leurs symboles et leur réfutation de la foi et de la démocratie.

Il faut parvenir à évaluer la surface de cette marée humaine. Les pécheurs de l’Occident parviennent à évaluer la quantité de sardines dans l’océan, alors que les vertueux du monde arabe jouent sur la fascination. Combien de personnes peuvent être contenues dans les espaces pouvant théoriquement les contenir si on part de l’hypothèse extrême que 4 personnes peuvent rester debout et longtemps sur 1 m2 dans une ville aussi insalubre et aussi étouffante que le Caire ? Il faut faire un tracé qui épouse les contours de cette marée humaine :

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A partir de plusieurs tracés il faut faire confiance à la technique de Google Earth et non aux idéologues éradicateurs pour évaluer, noter et additionner les superficies calculées par le  logiciel  :

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Dans le meilleur des cas nous arrivons à la même conclusion des Égyptiens qui contestent les chiffres : Au maximum 400 milles personnes si on fait abstraction de l’espace occupé par les bâtiments. En tenant compte du turn over, du renouvèlement des manifestants, nous pouvons admettre le chiffre de  600 mille. En partant de ce chiffre  et en faisant une extrapolation sur l’ensemble de l’Égypte, nous pouvons arriver à une mobilisation anti Morsi de 5 millions. Même si nous supposons qu’il a plus de 4 personnes au m2 et qu’il n’y a pas d’arbres ni de bâtiments nous arrivons au chiffre d’un millions au Caire et par extrapolation de 10 millions en Égypte. Nous sommes loin des chiffres avancés par le syllogisme fallacieux. Nous sommes loin du rapport démocratique aux chiffres officiels de l’élection présidentielle et du référendum sur la Constitution.

Il doit y avoir une haine idéologique qui transcende la rivalité politique. Elle est focalisée sur l’Islam politique. Les Français qui ont des traditions démocratiques et qui font des manifestations une expression sociale et politique normale dans le jeu démocratique ont du mal à trouver une autorité crédible et impartiale qui expertise le nombre des manifestants qui varient toujours de 1 à 10 selon la police et les organisateurs. Comment donner foi à ceux qui n’existent en poids politique dans un pays qui de surcroit n’a pas d’appareil statistique fiable.

Si nous oublions les calculs que permet Google Earth nous ne pouvons occulter le nombre impressionnant des Égyptiens qui se sont mobilisés contre le coup d’État. Si les démocrates avaient la certitude de remporter des élections futures ils n’auraient pas couru le risque d’occulter le nombre des partisans de Morsi et des partisans de la légalité qui continuent de se manifester malgré la terreur recherchée par la répression et la mise au silence.

Notre professeur de dialectique ou plutôt de rhétorique fallacieuse et de casuistique idéologique continue sans honte ni pudeur à déverser ses mensonges et à trouver des insensés qui le diffusent devenant  ainsi complice dans la mise à mort d’un pays frère et la fin d’une expérience démocratique :

« Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’État et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Égypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Égypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. »

Les monarchies absolutistes viennent de mettre 20 milliards sur la table pour accompagner le coup d’État, le temps va dévoiler les dessous de table pour préparer le coup d’État et inciter les militaires à le faire. Le Qatar vient d’envoyer quatre bateaux de gaz. Ce n’est pas moi qui l’affirme. Les télévisions et les journaux du monde entier témoigne du mensonge sans vergogne de la gauche égyptienne et de la gauche algérienne qui se fait écho de leur mensonge sans respect ni pour la vérité des faits, ni pour la démocratie, ni pour la sensibilité du peuple algérien et ses souffrances. Le complot contre la jeune et fragile démocratie égyptienne a réuni toutes les crapules de gauche comme de droite, de l’intérieur comme de l’extérieur, du camp islamiste comme de leur éradicateurs.

Le scénario est diabolique. Moralement, politiquement, médiatiquement et intellectuellement, nous assistons à l’effondrement du scénario qui dévoile l’ampleur de son mensonge et de son horreur. Nous ne voyons ni juge ni organisation non gouvernementale indépendante recevoir les copies des 20 ou 30 millions de signataires demandant la destitution du président Morsi. Même si cela venait à se réaliser et j’en doute comme je doute que le chameau puisse entrer par le chas d’une aiguille, il faudrait prouver que ces signataires voulaient la fin de tout le processus démocratique.

Je ne suis ni journaliste, ni professeur de dialectique, ni partisan de la démocratie ou de l’islamisme, mais un homme qui refuse le mensonge et le meurtre. J’ai donc rédigé un article sur la Baltagiya fort documenté. Il y a des images, des chiffres et des analyses. Un professeur d’économie politique peut faire de la boulitique dans sa tour d’ivoire et auprès de ses pairs, mais il ne peut cacher la vérité flagrante au peuple égyptien qui vit à proximité des milices de délinquants promus en justiciers et en vitrine politique fasciste.

Le journaliste algérien, même s’il n’a pas la culture démocratique et l’esprit sportif, il aurait pu avoir la présence d’esprit de se rappeler que les Algériens ont souffert de la Baltagiya égyptienne lors des rencontres de football et qu’ils ne risquent pas d’oublier les appels au meurtre et la falsification des faits d’un certain Dib qui conduit toujours le tapage médiatique des canailles qui trouvent refuge dans le nationalisme des frustrés et des prédateurs. Lorsqu’on analyse les commentaires, on comprend que l’esprit partisan n’écrit pas pour afficher ses arguments ou pour montrer la vérité à laquelle il est parvenu, mais pour gagner son pain et plaire à ses lecteurs acquis à la même cause que lui et ses commanditaires.

Il faut bien, un jour ou l’autre, dans ce monde ou dans l’au-delà, que chacun apporte ses preuves et ses témoins et rendre compte sur ce qui a conduit à l’atrocité des crimes commis contre un peuple et un pays et comment et pourquoi avoir informé et manipulé la réalité de cette façon et non de telle autre. Il ne s’agit pas de statistiques ou de syllogismes pour s’amuser ou jouer de la passion humaine et de sa crédulité, mais de la sacralité de la vie humaine et du droit à un peuple de décider de son devenir. Un professeur « dialecticien » ou un journaliste « patriote » n’a pas plus de droit qu’un paysan, qu’un ouvrier ou qu’un exclu dans le choix de ses gouvernants et de la façon à être gouverné. Il a plus de devoir par sa compétence à raisonner et sa possibilité à communiquer. Moralement et intellectuellement parlant le professeur et le journaliste partage la même ignorance du peuple et de sa religion et fondent leur idéologie sur le même fantasme et les mêmes méthodes de mensonge. C’est lamentable.

C’est tellement lamentable qu’ils nous font croire que l’Amérique et l’Europe ne peuvent pas venir en aide à leurs  vassaux islamistes mis en Égypte pour le profit d’Israël. Personnellement j’ai attaqué les Frères musulmans et Qaradhawi pour leur politique insensée en Syrie et en Libye disant qu’elle sert les intérêts de l’Empire et du sionisme qui déchire les musulmans entre eux pour continuer de démanteler la région. L’Empire et le sionisme poursuivent  le même objectif contre le monde arabe et le monde musulman par la stratégie du soft-powerment de Brezinski et l’attisement des luttes idéologiques entre musulmans de Bernard Levy. Sur ce terrain les islamistes et les non islamistes ont été lamentables.

Les erreurs de gouvernance ou de vision stratégique ne permettent pas d’affirmer qu’il y avait une trahison ou une collusion d’intérêt contre la souveraineté nationale. J’ai exprimé mes craintes qu’en Algérie ou qu’en Égypte l’administration américaine puisse manipuler l’esprit de revanche, l’appétit de pouvoir et l’inculture géopolitique que les systèmes despotes ont développé y compris au sens de l’opposition islamiste. J’ai par contre refusé de croire que les Frères musulmans puissent agir en traitres pour le compte de l’OTAN ou de l’administration sioniste. Leur combat pour la Palestine et ligne idéologique ne leur permettent pas la mutation sur les principes et les valeurs.

La mauvaise gestion du dossier syrien par les Frères musulmans et par le HAMAS, a permis de cultiver le doute, puis d’en faire un objectif idéologique et politique contre l’expérience démocratique égyptienne et palestinienne tout en sapant la résistance en la déchirant de l’intérieur. Ma principale crainte était de voir les Frères musulmans tomber dans des arrangements tactiques et hypocrites avec l’armée ou avec l’Administration américaine ou de se disperser dans des faux clivages idéologiques. Les éradicateurs ont souhaité la collusion et ont focalisé leurs efforts pour lui donner une réalité médiatique. Ils n’ont pas joué seulement à la Boulitique, ils ont œuvré dans le sens de la stratégie sioniste et impériale puis ils font semblant de se présenter comme la conscience nationale par des mensonges et des manipulations. C’est mesquin et criminel !

La politique comprise comme consécration de soi au service de la cité ( le but de la démocratie n’est-ce pas) ne se fonde ni des approximations, ni sur des jugements de valeur ni sur le triomphe de l’ego au détriment des citoyens. Le professeur du centralisme démocratique et de la dialectique historique ainsi que le journaliste patriotique auraient pu nous informer sur les revendications des 3, 10, 22, 30 ou 52 millions ligués contre Morsi. Au-delà de l’éviction de Morsi quel est leur projet, leur désir, leur ambition : économie libérale, augmentation de salaire, sécurité, élections présidentielles anticipées, révision constitutionnelle.

Si tout ce monde était rassemblé autour d’un seul et même objectif pourquoi aller vers un coup d’État militaire, pourquoi ce bain de sang, pourquoi ce chaos, pourquoi l’absence de ce peuple et la présence des Baltagiyas. Si ce rassemblement est divergent politiquement, socialement et idéologiquement pourquoi un retour au pouvoir de l’armée, de la police et du système Moubarak. Comment connaitre la nature réelle de ce rassemblement : le poids réel des partis dans un parlement élu démocratiquement. Pour l’instant, le choix est l’éradication pour ne pas être confronté de nouveau au choix populaire.

Les éradicateurs experts en syllogismes fallacieux ne peuvent dire à leurs relais médiatiques que la Constitution égyptienne, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher comme erreur de formalisme juridique, a apporté des avancées démocratiques et des garanties de justice sociale que la gauche française n’ose pas imaginer voir inscrites dans la Constitution française. Je ne suis pas naïf au point de ne pas voir que les Islamistes ne parviennent pas à traduire leurs bonnes intentions en praxis sociale et politique.

L’honnête homme devrait vérifier ses sources et écouter toutes les parties en conflit avant de se prononcer et devenir complice de crimes. S’il l’avait fait, il aurait vu que les Frères musulmans ont inscrit dans la Constitution égyptienne le refus du licenciement des travailleurs, le principe de l’économie coopérative, la subordination de l’état d’urgence ou de la déclaration de guerre à l’accord préalable des 2/3 des parlementaires. La Constitution est perfectible par la pratique démocratique, mais les démocrates arabes refusent que la Charia islamique soit inscrite comme source du droit dans les pays arabe.

Leur haine idéologique est cachée sous leurs les arguments fallacieux qui sont alignés les uns après les autres comme des torpilles de Satan le maudit  :

« D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. »

N’est-ce pas que la gauche arabe a été plus stupide que les islamistes dans les tragiques événements en Libye. Est-ce qu’ils ont contesté  l’agression de l’OTAN ? Non ! On a vu des cadres des services français avec des cadres patriotes algériens se mobiliser davantage contre les Islamistes en Libye pour des raisons idéologiques que pour des questions de droit et de souveraineté nationale.

Les élites égyptiennes et algériennes ont-elles condamné l’intervention française au Mali ? Ont-elles analysé  la gestion stratégique du chaos en Libye dans le redéploiement du colonialisme français aux frontières de l’Algérie et dans ses rivalités ou dans ses collaborations avec la pénétration américaine qui confisque les ressources des peuples africains.

Le capitalisme, stade suprême de l’impérialisme, est une vue de l’esprit lorsque les élites arabes sont confrontés à la réalité du capitalisme et de l’impérialisme et aux luttes idéologiques qu’ils imposent à notre système de pensée toujours incapable de penser par lui-même son drame et son devenir.

La dialectique marxiste est l’analyse des contradictions sociales, économiques et historiques en vue de dépasser la crise et produire une nouvelle réalité et ainsi de suite. Pour les marxistes arabes c’est une série d’affirmations sans preuves, sans analyse des tenants et aboutissants. J’ai longuement écrit sur le projet américano sioniste soutenu par les Bédouins qui envisage de régler la judaïsation définitive  des terres par le déplacement des populations palestinienne et de ce qui reste de territoires autonomes vers la Jordanie et l’Égypte.

La guerre en Syrie et les erreurs de Qaradhawi ont été utilisé pour l’affaiblissement de la Résistance et le miroitement d’un khalifat islamique comme solution finale pour liquider la résistance palestinienne avant de liquider les mouvements islamiques par des luttes internes ou par une agression externe. J’ai montré comment Qaradhawi, devenu sénile manipulé par le Qatar et les taupes infiltrés dans l’association internationale des savants musulmans, contribuait à la réalisation d’un plan qui dépassait la Syrie et dont, lui les savants sous sa présidence et les Frères musulmans allaient être les premières victimes. Nous sommes dans un projet, un processus, un scénario complexe, mais nous ne sommes pas dans un contrat négocié entre Américains et Frères musulmans comme veulent nous le faire gober les patriotes égyptiens et algériens.

C’est triste de voir les dialecticiens faire l’impasse sur Sykes Picot 2 et se focaliser sur l’Islam politique qui peine en Tunisie et en Égypte à financer son budget,  à ramener la sécurité et à tracer un cap.

Les rouages de l’État étaient encore aux mains de l’ancien régime. Samir Amin ne peut ignorer les contradictions de la « révolution égyptienne » ! Il ne peut ignorer ni les enjeux de pouvoir ni les clivages idéologiques. Pour les hommes de ma génération, Haykal et Samir Amin sont de grandes déceptions. Ils ont marqué des générations dans le mauvais sens de l’histoire. Ils vont quitter l’histoire du monde arabe lamentablement. Chacun est en train de dévoiler ses cartes à une vitesse effarantes.

Nous voyons comment les modes opératoires médiatiques et intellectuels, sans foi ni loi, se rencontrer sur le terrain du mensonge, de la désinformation, de la criminalisation de l’adversaire politique. Ces voyous osent insulter la charia alors qu’elle leur demande d’être juste, équitable et probe. La charia qu’ils dénigrent énonce clairement que :

«  La preuve doit être établie par l’accusateur, le serment  pour l’accusé qui réfute les charges contre lui ».

Les « démoncrates » se révèlent dans les grands événements de petits usuriers  délateurs qui accusent sans apporter la moindre preuve ni la moindre argumentation scientifique.

L’intellectualisme « anti impérialiste » véritable fond de commerce idéologique et véritable rente politique a figé les nationalistes arabes, chrétiens et athées, dans une posture qui les rend incapables de comprendre le monde et de conduire les peuples arabes vers la liberté. Voici ce que Samir Amin dit de son livre (« Le monde arabe dans la longue durée, le printemps arabe. Le Temps des Cerises » septembre 2011) sur les révolutions arabes en Tunisie et en Égypte et que le processus historique ancien et en cours dément catégoriquement :

« La victoire électorale des Frères Musulmans et des Salafistes en Égypte (janvier 2012) n’est guère surprenante. La dégradation produite par la mondialisation capitaliste contemporaine a entraîné un gonflement prodigieux des activités dites « informelles », qui, en Égypte, fournissent leurs moyens de survie à plus de la moitié de la population (les statistiques disent : 60%). Or les Frères Musulmans, sont fort bien placées pour tirer profit de cette dégradation et en perpétuer la reproduction. Leur idéologie simple donne une légitimité à cette économie primitive de marché/ de bazar. Les moyens financiers fabuleux mis à leur disposition (par le Golfe) permettent de le traduire en moyens d’action efficaces : avances financières à l’économie informelle, charité d’accompagnement (centres de soins et autres).

C’est par ce moyen que les Frères s’implantent dans la société réelle et la place sous leur dépendance. Mais ce succès aurait été difficile s’il n’avait pas répondu parfaitement aux objectifs des pays du Golfe, de Washington et d’Israël. Ces trois alliés intimes partagent la même préoccupation : faire échouer le redressement de l’Égypte. Car une Égypte forte, debout, c’est la fin du triple hégémonisme du Golfe (la soumission au discours de l’islamisation de la société), des États Unis (l’Égypte compradorisée et misérabilisée reste dans leur giron) et d’Israël (l’Égypte impuissante laisse faire en Palestine).

L’avortement planifié de la « révolution égyptienne » garantirait donc la continuité du système mis en place depuis Sadate, fondé sur l’alliance du commandement de l’armée et de l’Islam politique.

Celui qui veut comprendre et deviner les mots des « intellectuels » algériens il faudrait qu’il lise Samir Amin tricotant sur l’Afrique du Nord et lui transposant les théories marxistes latino américaines alors  Marx lui-même n’a a jamais osé transposer la problématique du capitalisme européen et du prolétariat dans ses analyses sur l’Asie et le monde musulman. La jeunesse arabe a fuit le marxisme et le nationalisme des Arabes pour leur  dogmatisme simpliste et pour leur haine de l’Islam. Un jour on fera la lumière sur la collusion des évangélistes avec les marxistes arabes. Ces derniers ont été les instruments de la lutte idéologique contre l’Islam mené par les évangélistes eux mêmes instruments de la lutte idéologique du sionisme pour la domination mondiale. Les documents et les témoignages existent… Ils peuvent se présenter en image  comme les défenseurs de l’humanité, mais cela ne change rien à leur nature inhumaine, ni à leur fonction d’intellectuels organiques au service des dictatures militaires.

Omar MAZRIwww.liberation-opprimes.net

Rédaction

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