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lundi 18 mars, 2024

Qui va arrêter la chaotisation de l’Algérie ?

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Depuis quelques semaines, les algériens qui reviennent de leur villégiature en Algérie, manifestent une inquiétude aggravée sur l’avenir à court terme de ce pays. D’ordinaire, les inconditionnels de ce pays sont plutôt satisfaits de leurs séjours en prenant sur le ton de la rigolade tous les dysfonctionnements qu’ils ont pu rencontrer ça et la. Mais cette fois ci, le ton n’était plus franchement à la rigolade et on pouvait lire sur leurs visages, bien avant qu’ils ne l’expriment par des mots, l’ampleur de la peur et de l’inquiétude qui les habitent, et on comprend parfaitement que les dysfonctionnement qui étaient objets de plaisanterie et de raillerie sont entrain de se muer en force de destruction massive qui peuvent a terme anéantir ce pays, comme l’ont été ces anciennes places fortes comme l’Irak, la Syrie et la Libye.

Malgré ce spectacle d’horreur et de désolation grandeur nature qui se déroule sous nos yeux, il se trouve encore des gens au pouvoir pour claironner en toute irresponsabilité, que l’Algérie est forte et qu’elle peut déjouer toute entreprise de déstabilisation à son encontre. N’est-ce pas ce que Saddam Hussein ainsi que les familles Assad et Kadhafi affirmaient à tord avant leurs chutes et la destruction de leurs pays respectifs. Leur pays sont aujourd’hui des immenses champs de ruines infestés par toutes sortes de termites qui ne permettront aucune reconstruction de la part des autochtones, eux mêmes dévorés par des haines mutuelles intarissables et insatiables, si ce n’est de voir son autre souffrir à l’infini.
Or cette fameuse haine, bien que contenue à l’état latent, est dans tous les cœurs et les chaumières algériennes. Les conditions pour la création de l’étincelle autolytique sont prêtes et n’attendent que la décision de mise à feu des pyromanes professionnels, ceux qui ont déjà fait sauter les pays sus-cités.

Si l’Algérie est en sursis aujourd’hui, ce n’est pas à cause de sa proactivité sécuritaire rudimentaire, ou à cause d’une quelconque bienveillance du monde, mais c’est tout simplement que son tour n’est pas encore apparu dans les processus supra-nationaux de destruction des régions. Dans ces officines secrètes, chaque processus de destruction d’un pays est pensé de manière fine dans son contexte propre, pour optimiser les effets aussi bien négatifs (sur l’affecté) que positifs (sur l’effecteur): un véritable travail d’ingénierie sociale ou il n’y a aucune place au hasard, comme les avancées scientifiques et techniques du monde développé ont pu le démontrer.

Ce petit rappel de circonstance n’est certainement ignoré de personne, et encore moins de ceux qui gouvernent l’Algérie, devant et derrière les rideaux. Ils savent tout ce qu’il se passe et ce qui va se passer. Mais ces gens la maintiennent la barre dans la même direction, celle qui mènent l’Algérie et les algériens dans l’œil du cyclone vers leur destruction probable. Ces gens la sont devenus fous, aveuglés par l’appât du gain facile sachant qu’ils sont aux premières loges de l’accumulation de richesses, et qu’ils sont prêts a tuer père et mère si ces derniers voulaient pondérer leurs ardeurs. Imaginez simplement des tonnes de pièces d’or éparpillées dans une cage aux lions. Pensez-vous qu’ils quitteraient cette cage sachant le danger occasionné par la venue imminente d’un lion? Bien sur que non…ils resteront pour ramasser jusqu’à la dernière pièce, tant qu’ils n’auront pas reçu le premier coup de griffes mettant en danger leur vie.

Ces gens la n’ont plus aucune lucidité ni vitalité, et ce qu’on recense aujourd’hui de vacance de la gouvernance, de recyclage de servants sans classe, sans personnalité et sans compétence, du laisser aller dans ce pays, de l’absence de vision générale sérieuse dans un pays qui manquera crucialement de cash flow incessamment sous peu, est un signe avant-coureur qui ne trompe pas. Ce ne sont pas ces gens la qui apporteront des remèdes sérieux pour endiguer la déliquescence de la société. Le conflit d’intérêts les a dévoré et miné. Ce ne sont plus des êtres humains. Ce sont des zombies sous forme humaine qui détruiront tout sur leur passage. Si ça se trouve, ils se savent incontrôlables et voudraient qu’on les arrêtent car eux ne peuvent le faire. Leurs appels répétés à l’union de tous pour faire front à une crise qui va perdurer ne sont ni sérieux ni crédibles et ne peuvent ainsi générer force de changement, comme ils n’ont d’ailleurs pas pu drainer l’argent du noir.

Mais le changement que tout un chacun bien intentionné veut, n’est pas seulement de neutraliser ces gens la, mais c’est aussi de mettre fin au système de gouvernance qui a maintenu les algériens dans un état de puérilité chronique en désactivant leur force créatrice et leur intérêt pour le bien public. Ceci a commencé bien avant le déclenchement de la guerre de révolution. Il n’y a qu’a lire les mémoires des uns et des autres qui étaient aux premières loges de la libération pour comprendre ce qui nous arrive aujourd’hui et dans quel moule primitif nous avons baigné.

L’Algérie est un grand pays. Et tout grand pays a besoin de grands esprits pour penser son développement. Le peu que nous avions a été marginalisé, humilié ou tué par des irresponsables. Et voila ou nous en sommes. C’est cela le sort que nous méritons. Il n’y a point de hasard ni de malchance à cela.

N’importe quel grand esprit, sait qu’il est impératif de développer le bien public dans un pays qui doit être plus grand que l’individu. Vision, justice, libertés, indépendance, sont les maitres d’oeuvre de la vitalité et de la dynamique d’un pays qui veut grandir. Le monde moderne ne peut plus s’accommoder de vieux schémas, de vieilles idées, de vieux démons, de vieux cerveaux, de vieux objets et de vielles traditions. Seuls les jeunes peuvent s’adapter à ce monde qui change très vite tout le temps et qui définit sans cesse ses propres règles de survie. La veille Algérie a réussi sa guerre de libération mais a failli dans sa construction. C’est une nouvelle Algérie qui devra renaitre de ses cendres et bâtir son avenir en toute intelligence, en ne renouvelant pas les erreurs grotesques du passé et en mettant le bien public au dessus de tout, et surtout, au dessus de l’intérêt privé exclusif.

En effet, les temps futurs vont être très durs car l’homme est devenu plus prédateur que jamais. Celui qui ne possèdera pas la puissance financière, technique et scientifique sera contraint à la survie, et à l’humiliation chronique. Et de manière collective, certains pays et religions ont du souci à se faire. Ces pays, ceux qui n’ont pas encore été détruits, mais qui sont dans le collimateur, ont encore une chance de s’en sortir s’ils font preuve d’intelligence en concevant un projet qui restitue d’abord et avant tout la dignité de chacun de ses enfants, puis en faisant appel à ses facultés créatrices cérébrales et manuelles, pour construire les structures et les outils qui feront qu’un pays sera inattaquable, épanoui et prospère, s’inscrivant dans un contexte de civilisation respectant la vie et la nature et s’opposant à tous les antagonistes destructeurs.

L’Algérie est un pays ou on ne se soucie plus du fond, mais seulement de la forme et du paraitre, véritables révélateurs du vide cosmique qui nous imbibe. Pour se protéger, les gens se sont vus acculés et opter pour une posture de superficialité au point d’en perdre leurs ames. Les algériens se droguent pour ne pas être amenés à se réveiller et de découvrir que leur réalité n’a pas changé en bien mais en mal. Un Ould-abbes à la place d’un Saidani…Un Ouyahia à la place d’un Tebboune….Un Bouteflika à la place d’un autre…Un Sidi-Said à la place de Sidi-Said…Un Haddad à la place de Tahkout, etc…quelle triste perspective que nous avons! Existe-t-il un pays dans le monde ou on a voté pour un président qui est acculé à se battre pour rester en vie, au lieu de se battre pour la vie de ses administrés, qui ne peut faire face aux obligations journalières nationales et internationales qu’exigent la fonction suprême au point de ne pas pouvoir recevoir des personalités importantes, et qui est présenté par des simples d’esprits comme le saint des saints qui est en très bonne santé et qui accompli des performances, que le plus ragaillardi d’entre nous ne saurait réaliser, au plus fort de santé mentale et physique. A qui la faute? Au système « Algérie », cette marque de fabrique devenu synonyme de « Hwa ou Rih » dont tout le monde se gausse, ou au peuple algérien devenu lui même « Hwa ou Rih », par la force des choses? La nature ne nous a pas gaté!

Que deviendra l’Algérie lorsque les algériens décideront de ne plus se calmer avec des drogues douces ou dures, mais d’avoir recours à des psychotropes puissants qui feront de chaque individu un monstre en puissance. A ce moment la, il n’y aura plus de retenue ni de règles. Les algériens deviendront des animaux qui n’auront aucun autre objectif que d’assouvir une haine longtemps refoulée. Et voyez le résultat ailleurs! C’est le résultat de trop de chikours et de trop de victimes et de mahgourines! Aujourd’hui le mahgour se contente de se bruler vif dans l’indifférence de tous. Mais demain, à Dieu ne plaise,  il brulera tout si cela continue ainsi et ce ne sera que justice rendue.

Il n’y a donc que deux choix possibles: celui intelligent et salvateur ou celui imbécile et destructeur. Tous les algériens sont concernés, du plus puissant ou plus faible, et le résultat final dépendra de leur attitude collective. C’est le choix de la dignité pour tout le monde ou pour personne.

Il est aussi vain qu’inutile de décrier les inconsistances économiques du gouvernement, car le problème n’est pas économique. Il est d’abord et avant tout dans l’instabilité politique et dans le manque de confiance profond des uns et des autres, qui empêche les gens de vivre dans une même enceinte. Ce sont ces problèmes qui semblent se dresser comme un rempart quasiment infranchissable qui empêchent d’avancer. C’est pourtant le pré-requis qu’il faut obtenir avant de parler d’autre chose. Mais apparemment le règne de Bouteflika n’a pas permis cela, si ce n’est de reculer toutes les échéances les plus difficiles et de laisser un cadeau empoisonné aux prochaines générations. Prions pour qu’ils aient plus d’intelligence que nous et que Dieu puisse les guider avant qu’il ne soit trop tard et avant que la haine ne se déverse dans tout le pays sans retenue.

J’ai vu des algériens heureux ailleurs, pleurer pour l’Algérie, pour ce qu’elle est devenue, pour toutes ces injustices, pour toutes ces saletés, pour toute cette hogra, pour toutes ces incompétences, pour tous ces irresponsables qui font la pluie et le bon temps sans que personne ne puisse les en empêcher.  Je n’ai pas pu m’empêcher de ne pas écrire. C’est plus fort que moi et c’est pour eux.

L’être humain est irrémédiablement médiocre dans beaucoup de choses y compris dans son comportement. Mais l’être humain possède des facultés qui lui permettent de corriger ses plus grosses failles y compris quand elles génèrent des désagréments aux autres et qui sont démesurés de surcroit. Des dictateurs de plusieurs pays ont pu réaliser leur incurie et partir pendant qu’il était encore temps dans une volonté ultime de préserver leurs arrières et leur pays. Alors j’ose espérer et prie Dieu pour qu’il puisse épargner ce pays de sa colère malgré les injustices qui ont été commises par certains d’entre nous, puisse-t-il nous rediriger vers la voie de la raison et de l’intelligence. Amine!

SOURCE

Rédaction

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