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vendredi 29 mars, 2024

Abdelahamid Benbadis : troisième partie

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Le commentaire suivant relance la polémique sur Ben Badis :

C’est l’ArabieTahoudite que vous mettez à la place de la France jacobine. Mais vous êtes tout de même coincé, vous parlez de 2ème République comme le veut la tradition française de reniement récurent des principes de la Révolution. Vous tartinez avec un Wahhabite qui ne se gêne pas de le crier haut et fort, Ben Badis et vous vous accoquinez par fidélité à la France. Y a t-il jamais eu une République en Algérie? Pour faire une 2ème. Vous croissez comme un corbeau et c’est tout.

Les corbeaux dans la plupart des imaginaires populaires sont le signe de la peur et des malheurs. Qui a peur ? Qui est pris d’angoisse par une tournure des événements qui est en train de donner des résultats contraires, faisant craindre le pire à ceux qui les ont provoqués ou allumés ?

Le Corbeau est dans un conte algérien, le symbole du  pouvoir usurpé par chance ou par insouciance. On raconte que dans un pays lointain vivait un peuple qui dès l’annonce du décès de son roi se réunissait sur la plus haute colline et attendait que le premier corbeau se pose sur la tête de n’importe quel anonyme pour que celui-ci soit désigné comme nouveau roi. Chacun attendait et chaque attente était guidée par un vœu secret  Souvent les désirs sont morbides, revanchards ou irresponsables. Le destin faisait que le pire des vœux se réalisait, il répondait au gré des insensés qui laissaient leur avenir se jouer sur les pattes d’un corbeau venu de nul part.

Les Chaouis, les Kabyles, les Mozabites et les autres composantes de la société algérienne connaissent ce conte. Ils sont majoritairement pour l’unité nationale et pour un président fort. Les Chaouias que j’ai connus sont en général plus attachés à l’arabité et à l’islamité, pourtant ils pratiquent un berbère plus épuré et plus riche que celui des Kabyles. Mais comme tous les Algériens lorsqu’ils goutent à la modernité et ses avantages mondains, ils oublient facilement leurs origines et leurs devoirs. Comme tous les autres, ils pratiquent l’ostracisme, Lorsqu’ils sont à court d’argument, ils traitent leur adversaire idéologique de juifs, de Hizb França, d’agent des services, de privilégiés du système, d’intégriste wahhabite …  J’ai le privilège de cumuler toutes les tares et d’attirer toutes les vindictes et cela me rassure sur la validité de mes opinions.

Nous n’avons fait que nous exprimer sur les enjeux idéologiques actuels et les luttes de pouvoir. Nous avons montré la signification de la diversion sur Benbadis et de Boudiaf, deux figures décédés qui sont maintenant devant le tribunal suprême :

وَوُضِعَ الْكِتَابُ فَتَرَى الْمُجْرِمِينَ مُشْفِقِينَ مِمَّا فِيهِ وَيَقُولُونَ يَا وَيْلَتَنَا مَالِ هَٰذَا الْكِتَابِ لَا يُغَادِرُ صَغِيرَةً وَلَا كَبِيرَةً إِلَّا أَحْصَاهَا ۚ وَوَجَدُوا مَا عَمِلُوا حَاضِرًا ۗ وَلَا يَظْلِمُ رَبُّكَ أَحَدًا

{Le Livre sera posé devant eux, et tu verras alors les coupables s’effrayer au sujet de ce qu’il contient. Ils diront :  » Malheur à nous ! Quel est donc ce livre qui ne laisse aucune chose, petite ou grande, sans la compter ? « . Ils trouveront, présent devant eux, tout ce qu’ils auront fait. Ton Seigneur ne lèsera personne. } Al Kahf 49

Nous avons donné des arguments sur l’utilisation idéologique de Boudiaf par les adeptes de l’éradication de la pensée religieuse et les partisans du monopole pour expliquer pourquoi les médias algériens ne donnent pas la parole au peuple et comment ils instrumentalisent les peurs, les frustrations et les islamistes naïfs et revanchards pour imposer à l’ANP leur agenda comme ils l’ont fait en 1992.

Je ne réponds pas aux méchancetés gratuites, j’exerce mon devoir de pédagogie et je m’exprime différemment, car l’absurdité algérienne est que nous avons des patriotismes différents selon l’idéologie comme si nous avions des mères différentes sur le plan religieux, culturel et ethnique. Chaque fois que nous citons une Ayat coranique, ils sont pris de rage et se manifestent pour détourner le sens de nos propos comme si leur vérité sur l’Algérie et le patriotisme est la seule acceptable :

مِّنَ الَّذِينَ هَادُوا يُحَرِّفُونَ الْكَلِمَ عَن مَّوَاضِعِهِ وَيَقُولُونَ سَمِعْنَا وَعَصَيْنَا وَاسْمَعْ غَيْرَ مُسْمَعٍ وَرَاعِنَا لَيًّا بِأَلْسِنَتِهِمْ وَطَعْنًا فِي الدِّينِ ۚ وَلَوْ أَنَّهُمْ قَالُوا سَمِعْنَا وَأَطَعْنَا وَاسْمَعْ وَانظُرْنَا لَكَانَ خَيْرًا لَّهُمْ وَأَقْوَمَ وَلَٰكِن لَّعَنَهُمُ اللَّهُ بِكُفْرِهِمْ فَلَا يُؤْمِنُونَ إِلَّا قَلِيلًا

{Il en est parmi les Juifs qui détournent les mots de leur contexte. Ils disent [en se moquant] :  » Nous avons entendu et nous avons désobéi !… Entends ce qui n’est pas audible !… Écoute-nous ! (râ`inâ)…  » Ils se tordent la langue pour dénigrer la Religion. S’ils avaient dit :  » Nous avons entendu et nous avons obéi… Entends… Regarde-nous « , c’eût été meilleur pour eux, et plus loyal. Mais Dieu les a maudits à cause de leur mécréance. Ils ne croient pas, sauf un petit nombre.} An Nissa 46

Après avoir exprimé le prosélytisme intégriste et montré que le Coran ne vise pas tous les Juifs, mais qu’il vise le comportement des sectaires experts en amalgames et en subversion, allons au but :

La république du latin « res publica » signifie « chose publique ». Elle désigne par conséquent toutes les politiques qui donnent le primat de l’intérêt général sur le privé et de la préséance de la majorité sur la minorité. L’État constitué sur la constitution libre de citoyens et appliquant une politique sous l’autorité d’un gouvernement appliquant les principes républicains est une République. C’est ce que nous voulons pour l’Algérie.

Bien avant la Révolution française, Platon a disserté sur la république (Politeia), Aristote sur  la politique républicaine (Politikie) dans ses lettres à Nicomaque, ainsi que Cicéron (De Republica) dans l’étude critique de toutes les formes de gouvernement connues à son époque. La France n’a pas le monopole républicain. Son inspiration institutionnelle est romaine, son cadre culturel est gréco-romain. Je revendique un autre cadre civilisationnel pour l’Algérie qui ne peut en aucun cas signifier une théocratie ou une dictature civile ou militaire.

Je m’inspire davantage d’Emmanuel Kant (traité sur la paix perpétuelle) où il montre la distinction entre Démocratie et République. Ce sont deux processus différents qui peuvent se conjuguer ou s’exclure mutuellement selon l’histoire, la sociologie et l’économie d’une nation. La monarchie anglaise est une monarchie constitutionnelle avec un fonctionnement relativement démocratique. La France est une République où le Président exerce ses fonctions comme un monarque et où l’État est jacobin qui instaure sa présence partout. Nous voulons pour l’Algérie plus de société et moins d’État. L’État doit conserver le monopole sur la monnaie, la fiscalité, la violence (les armes), la Justice, le foncier, la diplomatie étrangère, et les ressources stratégiques comme l’eau et l’énergie, le reste doit être exercé par les citoyens élus et le mouvement associatif et coopératif.

Je m’inspire aussi, dans le monde musulman de la cité vertueuse d’Al Farabi où il s’agit de République fondée sur la vertu, l’urbanisation harmonieuse et le fonctionnement républicain et démocratique légué par Médine la cité du Prophète Mohamed (saws). Si les Algériens renient leur histoire et leur aire civilisationnelle, c’est leur problème.

Si ces intellectuels que je viens de citer sont des corbeaux, être un moineau ou abeille sous leur lumière est préférable pour moi que d’être un faucon éradicateur qui incite à l’effusion de sang sous l’ombre du laïcisme intégriste et des conseils de la France coloniale.

L’Arabie Saoudite n’est pas ma référence, elle n’est ni monarchie, ni république, mais un champ de pétrole et une rente mise au service de l’Empire ainsi qu’une nuisance religieuse et diplomatique pour le monde musulman. Vous n’avez sans doute pas lu mes articles et mes livres sur les Salafistes, les Frères musulmans et les Bédouins. Je cite ici mon livre « Le dilemme arabe et les dix commandements US » où j’analyse l’Arabie saoudite dans la fabrication des idiots utiles et son alignement sur le sionisme. J’ai l’habitude de voir les gens « bien intentionnés » me lire en faisant de l’amalgame, ils ne retiennent que ce qui les intéresse idéologiquement. Pour les besoins de leur cause, ils publient certains de mes articles en les « expurgeant » des citations coraniques ou de ce qui ne sert pas leur ligne médiatique. Ils font feu de tout bois, c’est de bonne guerre, même si c’est vilain.

L’Iran pourrait être une référence puisque la République islamique est à la fois la fin de l’Empire du Shah et la résistance à l’Empire. La République proclamée par Khomeini suite à une révolution populaire en février 1973 puis approuvée par référendum le 31 mars 1973, est donc postérieure à la révolution et à la république algérienne. Je ne suis ni chiite ni sunnite au sens traditionnel, je suis musulman. En cette qualité, j’ai le devoir de témoigner de la parcelle de vérité que je partage avec la majorité du peuple algérien. J’ai écrit sur l’Iran et sur son soutien à la Syrie et aux mouvements de résistance contre le sionisme. L’Algérie était la Mecque des révolutionnaires africains, mais la gauche algérienne convertie aux affaires et au service de Bouteflika et de Nezzar a tourné la veste et s’est retourné contre l’histoire.

La gauche algérienne ne voit en l’Iran qu’une république théocratique, elle voit le monde à travers le prisme occidental. Elle ne peut admettre que le mouvement islamique de Khomeini ait triomphé de ses adversaires laïcs « libéraux » ou « progressistes ». Elle ne peut donc tolérer que l’Algérie ait conservé des liens politiques et diplomatiques avec l’Iran islamique.

La vérité historique que les éradicateurs et les berbéristes veulent occulter est que l’Algérie a accompli sa révolution contre le colonialisme et de fait elle s’est proclamée République démocratique et populaire. Le syllogisme fallacieux veut nier la seconde République pour nier la première. Le même syllogisme fallacieux veut nier la première République pour effacer la trace des Arabes et des Turcs de l’histoire d’Algérie. L’Algérie est païenne. En faisant de la publicité à Benjamin Stora, ils véhiculent l’idée que l’Algérie était juive. De fil en fil on parvient à nier la colonisation et à proclamer ses bienfaits.

Omar Mazri n’est pas tenu responsable de leur insenséisme, mais il se doit de signaler la faute comme le corbeau qui décèle et déterre ce qui est enfoui pour le révéler à la conscience. Jouer le corbeau de la Bible ne m’effraie pas, même si je suis parvenu intellectuellement à briser le mythe d’Abel et de Caïn.

Nous revendiquons la qualité de seconde République, car la première est inachevée, imparfaite. Nous réclamons celle qui redonne à l’Algérien le sens concret de la chose publique avec l’exercice des responsabilités politiques, économiques, informationnelles qui vont avec le devoir de respecter la majorité qui revendique l’Algérianité : Islamité, berbérité et arabité. Les Laïcs nourris à la mamelle idéologique et historique de la France ne voient la République que dans le cadre de la Modernité et des droits des citoyens envers l’État providence. Nous avons écrit plusieurs articles sur la Post Modernité et la fin de la Modernité.

Les Algériens ne devraient pas faire siens les étapes de Rostow et se mettre à suivre comme une lanterne rouge l’Occident en décadence. Nous devons inventer une nouvelle forme d’État et de gouvernance, sinon nous allons reproduire les schémas de colonisabilité si nous prenons littéralement l’héritage du monde musulman, ou les schémas de colonialité si nous prenons littéralement l’héritage de la France. Notre position géostratégique, nos ressources et notre identité nous ordonnent un autre rêve, une autre destination. Les médias préfèrent maintenir le peuple en état de ferveur pour ne pas avoir à aborder les questions civilisationnelles et les problèmes économiques et financiers légués par le système mis en place depuis la mort de Boumediene.

La minorité ne peut imposer sa dictature de classe ou son idéologie laïciste. La première République a vu le jour avec le GPRA et Youssef Benkhada, si Boumediene a mis entre parenthèse la démocratie et la vie parlementaire, il a édifié une université, une école, une agriculture, une industrie une langue et une médecine ainsi qu’un non-alignement et une nationalisation des hydrocarbures. Ces sont les facteurs grammaticaux de l’édification de la civilisation.

L’armée est un facteur de civilisation ou de régression comme le montre Ibn Khaldoun dans son étude sur le pouvoir. Les élites algériennes ont préféré désigner l’armée comme étant le pouvoir et le seul responsable des malheurs de l’Algérie se dédouanant ainsi de leurs responsabilités économiques, culturelles et idéologiques. Du temps de Boumediene et du Conseil de la Révolution, le FLN était convoqué au congrès national pour applaudir la politique nationale ainsi que l’armée et les représentants des syndicats de la culture, de l’agriculture et de n’importe quoi. Les militaires ne représentaient que 20% des participants. Les décideurs américains, mal informés, se sont adressés à l’armée algérienne, au début des années 80, pour qu’elle fasse amender la loi des sociétés mixtes en faveur de leurs sociétés, allant jusqu’à proposer de faire de l’ANP un complexe militaro-industriel à l’image de l’Egypte. L’armée algérienne n’avait pas donné suite !  L’ANP n’est ni un exemple de vertu ni un monopole de nationalisme, mais elle est visée en tant qu’institution par la faute de ses généraux éradicateurs laïcistes. Mis devant l’impasse, ils ont été contraint de ramener Boudiaf. Remis dans la même impasse, ils font revivre sa mémoire pour instrumentaliser de nouveau le nationalisme et la rente historique.

Vous savez mieux que moi que la seconde République signifie plus de société et moins d’État, un contenu plus social, une souveraineté plus grande. Vous savez mieux que moi que la parenthèse de 1992 à ce jour est un recul républicain, démocratique et social. En 1992, ce sont les laïcs éradicateurs algériens qui ont sapé l’idée de République, de Démocratie et d’État, ils vont devoir rendre compte si j’ai bien compris la dernière publication de la revue de l’ANP. Les opinions de Boudiaf sur Benbadis viendraient à leur secours.

Vous savez mieux que moi que nier la première République c’est à la fois l’art de nier la candidature de Ali Ghediri qui veut la réconciliation nationale et la souveraineté nationale. Vous n’ignorez pas que les berbéristes et les laïcistes algériens, non seulement ont pour modèle la France jacobine, mais refusent la République algérienne par ses références à l’arabité et à l’islamité. Sur ce point nous ne sommes ni des moineaux ni des corbeaux, mais des Algériens qui ont donné leur part de sang, de sueur et de larmes à l’Algérie. Cela nous impose des devoirs.

La vérité historique – et en particulier celles des faits et de la pensée ainsi que celle des outils de connaissance – leur échappe et les met en posture de délire idéologique et de diversion alors que la situation présente exige rigueur et mobilisation autour du peuple.

Les archives algériennes nous disent ce que les détracteurs des Oulémas ne veulent pas savoir :

Dans la revue Al Bassair, à travers le contenu moral, spirituel et idéologique du Coran, Cheikh Taleb Al Ibrahimi – une des prestigieuses figures de l’Association des Oulémas algériens – montre que le colonialisme est une souillure morale, une infamie culturelle qu’il faut combattre comme un lige de Satan l’inspirateur de tous les maux et de tous les fléaux :

“الاستعمارُ كلُّهُ رِجْسٌ من عَمَل الشيطان ، يَلْتَقِي القائمون به على سَجَايَا خبيثة ، ذو غرائزَ شَرِهةٍ ، ونظراتٍ عميقة إلى وسائل الافتراس ، وإخضاعِ الفرائسِ ، وأَهَمُّ تلك الوسائل َقتلُ الـمعنويات ، وتَخديرُ الاحساسات الروحية “.

« Le colonialisme dans sa globalité comme dans ses composants est une souillure provenant de l’œuvre de Satan, ses partisans se rencontrent sur ses propagations perverses celles-là même qui sont poussées par les instincts prédateurs voraces des colonisateurs et animés par les théories du colonialisme expertes dans la construction des instruments impitoyables de prédation et cultivées dans l’art de mettre en servitude les objets de leurs convoitises. Parmi ses moyens les plus redoutables, le colonialisme sape le moral des colonisés et anesthésie leurs sensibilités morales et spirituelles »

وجاءتْ بالـمعلم “الاستعماري” ليُفْسِدَ على أبناءِ المسلمين عقولَهم ، ويُلْقِيَ الاضطرابَ في أفكارهم ، وَيستنزلَهُم عن لغتهم وآدابهم، ويُشوِّهَ لهم تاريخَهم ويُقلِّلَ لهم سلَفهم في أَعينهم، ويُزهِّدَهُم في دينهم ونبيِّهم ويُعلِّمهم _ بعد ذلك _ تعليمًا ناقصًا: هو شر من الجهل!!

La France est venue avec l’éducation « colonisatrice » et la science « colonialiste » pour corrompre les esprits des fils des Musulmans et semer le trouble dans leurs pensées, pour déposer leur conscience, leur langue et leur littérature au profit de celles de la France, pour falsifier et dénaturer leur histoire et réduire le rôle et l’importance de leurs ancêtres à leurs yeux fascinés par d’autres figures, pour les inciter à renoncer à leur religion. L’enseignement colonial vise à créer une pensée handicapée dont les effets sur la personnalité sont pires que ceux de l’ignorance.

إن الاستعمار القائم على الجندي، والمعلم، والطبيب، والراهب، هَيكلٌ حيوانيٌّ يَمشِي على أربع… وإن الاستعمار قد قَضَى بواسطة هؤلاء الأربعة على عشرةِ ملايين من البشر، فَرمَى مَواهبَهم بالتعطيل ، وعُقولَهم بالخمود، وأذهانَهم بالركود، وأفكارَهم بالعقم، وأضاع على الإنسانية بضياعهم عشرَةَ ملايين من المواهب، والعقول، والأذهان، والأفكار، وهي رأسُ مالٍ عظيم كانت تستعينُ به- لولا الاستعمار- على الخيْر العام والمنفعة، وتنتفعَ به في إقامة دعائم المدنية، فَما أشْأَمَ الاستعمارَ على الإنسانية “!!!..”

« Il est certain que le colonialisme institué sur le soldat, le missionnaire, l’enseignement et le médecin est une structure animale prédatrice marchant sur quatre pattes. C’est par ces quatre moteurs que le colonialisme a mis en panne les talents, les possibilités et le génie de millions de musulmans. Il a ainsi pu saper leur effort, figer leur mental, rendre inerte leur cognition, rendre stériles leurs idées. Il a ainsi privé l’humanité de millions de potentialités en énergie créatrice, en cerveau fécond, en mental imaginatif, en idée généreuse qui sont un prodigieux capital dont l’humanité aurait profité et utilisé pour résoudre ses problèmes mais que le colonialisme a saboté, détruit, détourné du bien pour laisser les collectifs humains sans ressources capables d’ériger des cités, de promouvoir des civilisations et de se mettre au service de l’humanité. Le colonialisme est la forme la plus pessimiste et la plus cynique dans la destruction de l’humain. »

وقَد اطمأنتْ إلى أن الشعبَ الجزائريِّ قد مَات كما صَرَّح بذلك أحدُ ساسَتِها الكبار في خطبةٍ ألقاهَا على مُمثلي الأمَم في المهرجان الذي أقَامتْه في عِيدِها المئويِّ لاحتلال الجزائر، وكان مما قالَ:( لا تظنُّوا أنَّ هذه المهرجاناتِ من أجْل بلوغِنَا مائةَ سنةٍ في هذا الوطن، فقدْ أَقامَ الرومان قبْلَنَا فيه ثلاثَة قرونٍ، ومعَ ذلك خرَجُواْ منه، ألا فلتعلموا أن مَغزَى هذه المهرجانات هو تشييعُ جنازة الإسلام بهذه الديار ) .!!

« Lors de la célébration du centenaire de la colonisation, la France était persuadée que le peuple algérien était définitivement mort comme le proclamait un de ses notables dans son discours devant les délégués des nations occidentales. Entre tout ce qu’il a dit il faut prêter attention à ce passage : « Ne pensez pas que ces festivités sont destinés à célébrer les 100 ans de notre présence dans ce pays. Les Romains y sont restés avant nous plus de trois siècles mais ils ont fini par le quitter. Ce que vous devez savoir sur l’enjeu stratégique de cette commémoration grandiose c’est l’enterrement définitif de l’Islam dans ces contrées… »

Bennabi a montré dans ses livres et ses conférences les limites et les erreurs voire les fautes politiques de Benbadis et des Oulémas algériens. Rien ne doit les sacraliser. La question fondamentale est sur l’origine du nationalisme algérien : d’inspiration arabo-musulmane ou d’inspiration franco- progressiste ? Peut-être les deux à la fois, mais qui est le véritable détonateur ? Qui est l’élan le plus puissant ? Quel est le ferment le plus fertile ? La réponse est dans la terminologie des termes de la Révolution algérienne : Moudjahid, Fidaï, Moussabal, Allah Akbar. Tous les symboles du FLN et de l’ALN sont arabo-musulmans.

Voici un autre exemple qui contredit vos insinuations : la Fatwa du Cheikh Mohamed Al Bachir Al Ibrahimi – Le Caire 1955

بسم الله الرحمن الرحيم

إذا قلنا: “إنَّ موالاةَ المستعمِر خروجٌ عن الإسلام” فهذا حكمٌ مجمَل، تفصيلُه أنَّ الموالاة مفاعلةٌ أصلُها الولاء أو الولاية، وتمسّها في معناها مادة التّولّي، والألفاظُ الثلاثة واردة على لسان الشرع، منوطٌ بها الحكم الذي حكمنا به وهو الخروجُ عن الإسلام، وهي في الاستعمال الشرعيِّ جاريةٌ على استعمالها اللّغوي، وهو في جملته ضدُّ العداوة، لأنَّ العربَ تقول: “وَالَيْتُ أو عاديت، وفلان وليّ أو عدّو، وبنو فلان أولياء أو أعداء”، وعلى هذا المعنى تدور تصرّفات الكلمة في الاستعمَالَين الشرعيّ واللغويّ.

Au Nom d’Allah, le Miséricordeur, le Miséricordieux

Si nous disons que « l’acceptation de la tutelle du colonisateur » ou « l’alliance avec le colonisateur » est apostasie dans l’Islam nous énonçons un jugement global. Dans le détail, il faut savoir que la tutelle suppose l’allégeance, l’acceptation, la protection. Ces trois termes appliqués au colonisateur sont en contradiction avec la loi coranique. Sur le plan sémantique le Walâ a pour antonymes l’agression et la transgression. Toujours dans le détail mais sur le plan lexical et sémantique le colonialisme ne peut par sa qualité intrinsèque d’agresseur et de transgresseur être un allié ou un tuteur.

وماذا بين الاستعمَار والإسلام من جوامعَ أو فوارق حتى يكونَ ذلك الحكم الذي قلناه صحيحاً أو فاسداً؟

D’une manière plus précise et sans équivoque quels sont les points ou les lignes de convergence ou de rupture entre l’Islam et le Colonialisme pour que notre jugement précédent sur l’incompatibilité entre l’Islam et le colonisateur soit juste ou faux d’une manière évidente et incontestable :

إنَّ الإسلامَ والاستعمار ضدّان لا يلتقيان في مبدإٍ ولا في غاية، فالإسلام دينُ الحرية والتحرير، والاستعمار دين العبودية والاستعباد، والإسلام شرع الرحمةَ والرفق، وأمر بالعدل والإحسان، والاستعمار قوامُه على الشدّة والقسوة والطغيان، والإسلام يدعو إلى السلام والاستقرار، والاستعمار يدعو إلى الحرب والتقتيل والتدمير والاضطراب،

L’Islam et le colonialisme sont deux antagonismes qui ne peuvent jamais se rencontrer. L’Islam est la religion de la liberté et de l’émancipation alors que le colonialisme est la religion de la servitude et de l’asservissement. L’Islam a instauré la miséricorde et la bienveillance et il ordonne la pratique du bien et de la justice alors que le colonialisme repose sur la dureté, la tyrannie et la transgression. L’Islam appelle à la paix et à la stabilité, pendant que le colonialisme appelle à la guerre, au meurtre, à la destruction et aux crises.

والإسلام يُثبت الأديانَ السماوية ويحميها، ويقرّ ما فيها من خيرٍ ويحترم أنبياءَها وكتبَها، بل يجعل الإيمانَ بتلك الكتبِ وأولئك الرّسل قاعدةً من قواعده وأصلاً من أصوله، والاستعمار يكفُر بكلّ ذلك ويعمَل على هدمه، خصوصاً الإسلام ونبيّه وقرآنه ومعتنقيه.

L’Islam confirme les religions révélées dont il assure la protection, reconnait ce qu’elles contiennent comme bienfaits qu’elles professent, il respecte les Prophètes qui y sont mentionnées et vénère les livres saints. Plus encore, l’Islam a fait de la croyance des livres saints et des Prophètes de ces religions, une de ses bases et l’un de ses principes. Par contre le colonialisme renie tout cela et travaille à ruiner ces principes et plus particulièrement ceux de l’Islam dont il combat l’essence, le Prophète, le Coran et les adeptes.

نستنتِج من كلّ ذلك أن الاستعمارَ عدوّ لدودٌ للإسلام وأهلِه، فوجَب في حكم الإسلام اعتبارُ الاستعمار أعدَى أعدائِه، ووجب على المسلمين أن يطبِّقوا هذا الحكمَ وهو معاداةُ الاستعمار لا موالاته.

Aussi, nous déduisons de tout cela que le colonialisme est le pire ennemi de l’Islam et des Musulmans et par voie de conséquence il est de l’obligation de tous les gens de confession musulmane de considérer le colonialisme comme l’un de ses plus grands ennemis et par conséquent il ne peut y avoir acceptation de sa tutelle, de son alliance ou d’une allégeance à son égard.

الاستعمارُ الغربيّ ـ وكلّ استعمارٍ في الوجود غربيّ ـ يزيد على مقاصدِه الجوهريّة وهي الاستئثار والاستعلاء والاستغلال مقصداً آخرَ أصيلاً وهو محوُ الإسلام من الكرة الأرضية خوفاً من قوّته الكامنة، وخشيةً منه أن يعيدَ سيرتَه الأولى كرةً أخرى.

Le colonialisme occidental, d’ailleurs tout colonialisme dans cette existence est occidental, en plus des mobiles fondamentaux, d’égoïsme, de vanité, et d’exploitation, communs à tous les impérialismes, en a un autre qui lui appartient en propre : Effacer toute trace de l’Islam de la surface de cette planète, car il craint de le voir rétablir sa puissance d’antan et restaurer sa grandeur passée.

وجميعُ أعمال الاستعمار ترمي إلى تحقيق هذا المقصد، فاحتضانُه للحركاتِ التبشيرية وحمايتُه لها وسيلةٌ من وسائل حربِه للإسلام، وتشجيعُه للضالين المضلّين من المسلمين غايتُه تجريد الإسلام من روحانيته وسلطانه على النفوس، ثم محوُه بالتدريج، ونشرُه للإلحاد بين المسلمين وسيلةٌ من وسائل محوِ الإسلام، وحمايتُه للآفات الاجتماعية التي يحرّمها الإسلام ويحاربها كالخمر والبغاء والقمار ترمي إلى تلك الغاية، ففي الجزائر ـ مثلاً ـ يبيح الاستعمارُ الفرنسيّ فتحَ المقامِر لتبديد أموال المسلمين، وفتحَ المخامر لإفساد عقولهم وأبدانهم، وفتحَ المواخير لإفساد مجتمعهم، ولا يبيح فتحَ مدرسةٍ عربيّة تحيِي لغتَهم أو فتحَ مدرسةٍ دينيّة تحفَظ عليهم دينَهم.

Toutes les actions du colonialisme tendent vers la réalisation de ce but en l’occurrence la tutelle qu’il impose aux multitudes humaines. L’adoption des mouvements évangélistes et la protection qu’il leur apporte, ne sont que des moyens dans sa lutte contre l’Islam et dans sa tentative de dépouiller le Musulman de la spiritualité et de la force civilisationnelle de l’Islam afin de le détruire graduellement. C’est dans ce sens qu’il faut situer les encouragements qu’il prodigue aux musulmans qui ont dévié du droit chemin, et qui cherchent à en tromper d’autres. Les égarés et les séducteurs ont pour but de prêcher l’athéisme chez les Musulmans ou de cultiver les tares morales et sociales proscrites et combattues par l’Islam, telles l’alcoolisme, la prostitution et les jeux de hasards. A travers ces moyens, le colonialisme poursuit toujours le même but : L’anéantissement de l’Islam. En Algérie par exemple, le colonialisme français autorise les jeux de hasard pour détruire la foi des musulmans…, c’est pour la même raison qu’il permet la multiplication des débits de boisson et bien d’autres choses. Par contre, il s’oppose à l’ouverture d’une médersa arabe, par les Algériens, pour assurer la pérennité de leur langue, ou à la création d’une école religieuse, pour sauvegarder les préceptes de leur religion.

ويأتي في آخر قائمةِ الأسلحة التي يستعمِلها الاستعمارُ الغربيّ لحرب الإسلام اتّفاقُه بالإجماع على خلقِ دولةِ إسرائيل في صميمِ الوطَن العربي، وانتزاعِ قطعةٍ مقدّسة من وطن الإسلام وإعطائها لليهود الذين يدينون بكذِب المسيح وصلبِه، وبالطعن في أمّه الطاهرة.

Dans sa stratégie de lutte contre l’Islam, la dernière trouvaille du colonialisme occidental est la création de l’État d’Israël au cœur du monde arabe et l’arrachement d’une partie des lieux saints de la nation musulmane pour l’offrir aux Juifs dont la dévotion consiste à faire mentir le Messie, à prétendre à sa crucifixion et à diffamer sa mère chaste et pure.

فالواجبُ على المسلمين أن يفهَموا هذا، وأن يعلَموا أنَّ مَن كان عدوًّا لهم فأقلّ درجاتِ الإنصاف أن يكونوا أعداءً له، وأنَّ موالاتَه بأيّ نوعٍ من أنواع الولاية هي خروجٌ عن أحكام الإسلام، لأنَّ معنى الموالاةِ له أن تنصرَه على نفسِك وعلى دينِك وعلى قومِك وعلى وطنِك.

Ceci dit, les Musulmans doivent comprendre tout ces enjeux et savoir que la vigilance la plus élémentaire leur recommande d’éprouver, par esprit d’équité et de réciprocité, pour le moins, les mêmes sentiments d’hostilité que leur ennemi éprouve envers eux. Leur allégeance loyale et leur alliance sous n’importe quelle forme envers le colonialisme, leur ennemi, est une transgression des principes sacrés de l’Islam. Celui qui accepte ou tolère la tutelle colonialiste signifie ici, qu’il a accepté de se détourner de sa religion et de faire triompher l’ennemi de sa religion sur sa propre personne, sa génération, son peuple et sa patrie.

والمعاذِير التي يعتَذر بها المُوالون للاستعمار كالمداراة وطلبِ المصلحة يجب أن تدخُل في الموازين الإسلامية، والموازينُ الإسلاميّة دقيقةٌ تزِن كلَّ شيء من ذلك بقَدرِه وبقَدرِ الضرورة الداعيَة إليه، وأظهرُ ما تكون تلك الضروراتُ في الأفراد لا في الجماعات ولا في الحكومات.

Les excuses et les justifications auxquelles ont recours les vassaux du colonialisme tel que le recours à l’administration compétente ou l’attraction des bienfaits pour la communauté doivent être remises dans leur contexte et évaluées avec minutie par les règles islamiques en la matière. Ces règles sont strictes, détaillées et ne permettent aucun fourvoiement ni louvoiement. La nécessité qui fait loi pour justifier l’alliance ou l’allégeance n’est valide que pour des cas particuliers et à titre individuel et ponctuel et en aucun cas à titre collectif au niveau des groupes ou des gouvernements musulmans

وموالاةُ المستعمِر أقبحُ وأشنَع ما تكون من الحكومات، وأقبحُ أنواعِها أن يُحالَف حيث يجب أن يُخالَف، وأن يُعاهَد حيث يجب أن يُجاهَد، وأقبحُ ما فيها من القبح أن يُحالَف استعمارٌ على حربِ استعمار.

Un des aspects les plus infâmes de l’allégeance envers le colonialisme, c’est de s’allier à lui en qualité de gouvernant. Une des pires et infâmes alliances avec le colonialisme, c’est celle qui est faite au moment où il faudrait s’opposer à lui et de lui tendre la main au moment où il faudrait le combattre. Ce qui dépasse le comble de l’infamie c’est de pactiser avec ton colonisateur lorsqu’il livre bataille contre un autre colonisateur alors chacun ne veut que te mettre sous sa domination coloniale.

وقد كانَتِ الحروب قبلَ اليوم لمعانٍ بعضُها شريف، وقد يكون أحدُ الجانبَين فيها على حقّ، أما هذه الحروب التي لا تنتهي الواحدةُ منها إلا وهي حاملٌ مُقْرِب بأخرى أشدَّ منها هولاً وأشنعَ عاقبةً، فلم يبقَ فيها شيء من معاني الشّرفِ ولا من معاني الرّحمة ولا من معاني الكرامَة الإنسانيّة، وإنما هي حربٌ مجنونة يبعثُها حبُّ الاستعلاء والتسلّط على الضعفاء، والاستئثار بخيراتِ أرضهم، والضعفاءُ دائماً هم الأدوات التي تقَع بها الحرب، وتقَع عليها الحرب، فهم في السِّلم محلُّ النزاع، وفي الحربِ ميدان الصّراع.

Par le passé, avant le colonialisme occidental, les guerres pouvaient avoir d’autres mobiles et d’autres significations. Certaines guerres étaient nobles par leur cause et les partisans d’un camp pouvaient être du côté du droit. Mais ces guerres qui s’enchainent sans interruption, l’une appelant la suivante en plus dure et moins juste et avec des conséquences plus néfastes et plus désastreuses n’ont aucun soupçon d’honneur, de vérité, de miséricorde, de justice ou de dignité humaine. Nous sommes face à des guerres de folies, d’absurdité et de cruauté alimentées par l’arrogance, le despotisme, la domination des faibles et la spoliation de leurs biens et des richesses de leurs terres. Ce sont toujours les faibles et les opprimés qui sont utilisés comme instruments dans les machines guerrières, ce sont eux qui subissent les conséquences des guerres. Dans la paix, ils sont l’alibi pour déclarer la guerre, et dans la guerre ils sont le terrain d’affrontements où se règlent les conflits des autres.

لا مِثال للبلاهةِ والبَلادة أوضح من محالفة الضعيفِ للقويّ إلا إذا صحّ في الواقع وفي حُكم العقل أن يحالِف الديكُ النسر، أو تحالِفَ الشاة الذئب.

Il ne peut y avoir exemple plus éloquent en matière de stupidité et de lâcheté que de voir l’opprimé faire alliance avec son oppresseur à moins que la réalité du monde et la logique de la raison nous prouvent l’alliance de la colombe avec l’aigle et celle de l’entente de l’agneau avec le loup.

كيفَ نحالِف الأقوياءَ وقد دلّت التجاربُ أنهم إنما يحالفوننا ليتَّخذوا من أبنائنا وقوداً للحَرب، ومن أرضِنا ميداناً لها، ومن خيراتِ أرضنا أزواداً للقائمين بها، ثم تنتهي الحربُ ونحن المغلوبون الخاسرون على كلّ حال، وقد تكرّرت النذُر فهل من مُدَّكِر؟!

Pourquoi faire allégeance aux puissants alors que les expériences prouvent qu’ils ne s’allient à nous que pour prendre nos enfants comme chair à canon, nos géographies comme zone de conflits et d’affrontements à leurs guerres coloniales, nos terres comme ressources pour asseoir leur puissance et leur domination. Puis lorsque la guerre s’achève, le plus grand perdant et le plus grand vaincu c’est toujours nous et ce quelque soient les mobiles ou les circonstances des guerres coloniales. Combien d’avertisseurs sont venus nous réveiller est-ce que parmi nous il y en a qui se souviennent ?

أيّها المسلمون أفراداً وهيئات وحكومات: لا توالُوا الاستعمارَ فإنَّ موالاتَه عداوةٌ لله وخروجٌ عن دينه.

O musulmans ! O organisations musulmanes ! O gouvernements islamiques, ne manifestez aucun sentiment d’attachement pour le colonialisme, car ce serait commettre une rébellion contre Allah, une agression contre le genre humain et vous seriez des hérétiques séditieux envers l’Islam.

ولا تتولّوه في سِلم ولا حَرب فإنَّ مصلحتَه في السِّلم قبل مصالحكم، وغنيمَته في الحرب هي أوطانُكم. ولا تعاهِدوه فإنّه لا عهدَ له. ولا تأمَنوه فإنّه لا أمانَ له ولا إيمان

Ne soyez pas alliés à ses côtés, ni en temps de paix, ni en temps de guerre, car en temps de paix, il fait passer son intérêt avant les vôtres, et en cas de guerre ce sont vos patries qui seront son butin. Ne contractez aucune alliance avec lui car il ne respecte pas ses engagements ; n’attachez aucune foi en ce qu’il dit, car certainement sans foi ni loi, il n’est garant d’aucune sécurité ou protection pour vous.

إنَّ الاستعمارَ يلفِظ أنفاسَه الأخيرة فلا يكتُبْ عليكم التاريخُ أنّكم زِدتم في عمره يوماً بموالاتكم له.

ولا تحالِفوه فإنَّ من طَبعِه الحيوانيّ أن يأكلَ حليفَه قبلَ عدوِّه.

Le colonialisme laisse échapper ses derniers soupirs. Que l’histoire ne soit pas un témoignage contre vous en lui donnant par votre allégeance un jour supplémentaire d’existence sur terre. Ne vous alliez pas à lui, car sa nature bestiale le pousse à dévorer son allié avant de dévorer son ennemi.

والسلام عليكم ورحمة الله وبركاته.

Salutations à vous et que la Miséricorde d’Allah et Ses Bénédictions soient sur vous.

Voici un exemple édifiant : Tous les grades de l’armée sont restés fidèles aux grades de l’ALN jusqu’à la mort de Boumediene. Dès cet instant, les ambitieux d’un côté qui voulaient se débarrasser des anciens Moudjahidines et les bureaucrates qui voulaient trouver une solution à la limite d’âge des anciens pour aérer la hiérarchie militaire ont proposé des grades qui n’ont aucune légitimité historique ou religieuse : Commandant major, lieutenant major, général, général major. Les premiers généraux en 1984 furent Benloucif et les membres du Conseil de la Révolution Bencherif, Atayliya et Belhouchet. Après ce furent les anciens sergents de l’armée française et les futurs éradicateurs.

Par l’usure du temps et le poids de la loi du grand nombre, la majorité des généraux et généraux majors sont issus des écoles algériennes. Le seul ancien sur le plan de l’âge et de l’appartenance à l’ALN est Gaïd Salah. On se focalise sur lui comme s’il était un légionnaire romain attaquant Carthage alors que nous savons que durant la décennie noire il n’avait pas joué un rôle décisif. On se focalise sur les affaires dans l’immobilier du général Betchine, ancien patron des services algériens, mais on oublie la réorganisation moderne qu’il a tenté de faire et surtout son refus de la répression de masse en 1991.  C’est dans ces moments de confusion et de manipulation que la langue arabe a été sapée, que l’école fondamentale a été sapée, que l’économie a été définitivement bradée, que l’Etat a perdu toute crédibilité et toute efficacité. Haybat Dawla, l’Autorité de l’Etat, est devenue une machine répressive, un appareil de rentes, une usine d’exclusion, un système pourri condamné à l’effondrement.

Maintenant et dans la perspective de la seconde République, il faut accepter que les exclus, les radiés avant l’âge, les compétents non reconnus et non promus soient versés au compte des pertes et profits de l’histoire. Nous espérons d’autres critères de nomination et de carrière tant dans la vie militaire que civile, universitaire qu’économique ou politique.

Rien en Algérie ne se fait au hasard et sans agenda. La République que nous demandons est celle de la transparence des décisions, celle de la séparation de l’informationnel, du judiciaire, de l’économique et de la politique : Chacun devrait se consacrer à ses désirs sans collusion d’intérêts et doit accepter la concurrence au lieu de la cooptation. Beaucoup d’Algériens ne sont pas prêts au changement.

Les jeunes doivent aller à la rupture et au changement sans écouter les sirènes séductrices. C’est à eux de décider du symbole à donner au corbeau : Fable de la Fontaine sur le leurre ou récit coranique dévoilant le fratricide :

فَبَعَثَ اللّهُ غُرَاباً يَبْحَثُ فِي الأَرْضِ لِيُرِيَهُ كَيْفَ يُوَارِي سَوْءةَ أَخِيهِ قَالَ يَا وَيْلَتَا أَعَجَزْتُ أَنْ أَكُونَ مِثْلَ هَذَا الْغُرَابِ فَأُوَارِيَ سَوْءةَ أَخِي فَأَصْبَحَ مِنَ النَّادِمِينَ

{Dieu envoya un corbeau se déployant dans la contrée pour lui montrer comment cacher les défauts de son frère. Il dit :  » Malheur à moi !  Ah malheur à moi, je ne fus pas capable, comme ce corbeau, de cacher les défauts de mon frère} Al Maidah 31

J’ai mis plus de dix ans pour comprendre ce récit coranique et lui donner un sens libéré des mythes judéo-chrétiens et du simplisme extravagant des salafistes littéralistes.

Je sais croisser dans le sens encyclopédique de se casser, de rompre lorsque la vérité de situation l’exige, mais je ne cède pas devant le mensonge et la mauvaise foi. Je ne sais pas croasser car parler de manière désagréable, médisante me dérange, mais pousser un cri discordant pour signifier ma colère ou ma différence je le fais sans complexe, convaincu de ne pas être dans le faux. Mes critères de vérité et de fausseté sont basés sur le refus de l’effusion de sang et les hautes valeurs religieuses du peuple algérien. Je peux me tromper sur le reste !

C’est ainsi que je m’accoquine dans le sens où je m’attache fortement à l’Algérie et à ses figures historiques. Bien entendu vous sous-entendez par « acoquiner » le sens péjoratif de fréquenter des putes ou d’avoir des relations avec des personnes d’un niveau généralement assez bas.  Mon dernier article a bien ciblé son audience et vous me le confirmez et je vous en remercie : « l’anniversaire de la mort de Benbadis est choisi comme symbole du jour du savoir » signifiait bien la haute estime dont les laïcs éradicateurs tenaient et tiennent encore le peuple algérien, sa religion, ses figures et ses savoirs.

30 ans d’errance ne vous suffisent pas, vous en voulez encore. Chacun de nous sera rempli à sa mesure comme disait Jésus à ses détracteurs.  Vous avez échoué par le passé et vous allez échouer de nouveau, cette fois-ci ce sera, inchaallah, l’échec final.

Omar MAZRIALGERIE RUPTURE

Rédaction

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